Depuis quelques années, le niveau croissant de la dette sud-africaine a contribué à la détérioration de l’économie nationale. Pour relancer la croissance en pleine pandémie de covid-19, le gouvernement veut revoir sa stratégie de mobilisation des ressources.
L’Afrique du Sud veut stabiliser le niveau de sa dette publique à 88,6% d’ici 2025/2026. C’est ce qu’a annoncé le ministre des Finances, Tito Mboweni, s’adressant le mercredi 24 février 2021 au Parlement.
Selon le responsable, l’objectif est de réduire progressivement le niveau de la dette publique par rapport au PIB. Pour ce faire, les autorités envisagent d’augmenter progressivement les recettes budgétaires ; ce qui aura également pour effet de faire baisser le niveau du déficit budgétaire.
Cependant, alors que l’économie est en proie à une crise aggravée par la pandémie de covid-19, il sera difficile pour les autorités de mobiliser des recettes intérieures, surtout si celles-ci doivent s’appuyer sur un renforcement des mesures fiscales.
Pour l’année 2020/2021, les autorités ont indiqué qu’elles s’attendent à une hausse des recettes budgétaires à 1350 milliards de rands (91,3 millions de dollars) soit 25% du produit intérieur brut (PIB).
Pour l’année 2023/2024, ce chiffre devrait passer à 1500 milliards de rands. Même si le gouvernement compte sur une amélioration du recouvrement des impôts pour atteindre ce niveau, le ministre Mboweni a reconnu qu’un système fiscal trop pesant pour les entreprises et les ménages dans le contexte actuel pourrait avoir un effet contreproductif.
« De nombreux conseils ont porté sur les limites de l’augmentation de la fiscalité. Nous sommes d’accord pour dire que les augmentations d’impôts doivent être limitées au minimum pour stabiliser nos finances publiques.
Nous avons choisi de ne pas introduire les 40 milliards de rands de mesures fiscales initialement proposées dans la déclaration de politique budgétaire à moyen terme d’octobre (MTBPS) », a-t-il indiqué.
Dans un rapport publié en 2019, l’Institute of International Finance (IIF) a indiqué que la dette publique sud-africaine pourrait grimper à 95% du produit intérieur brut (PIB), d’ici 2024.
Cette prévision est liée à la situation financière catastrophique de plusieurs entreprises publiques telles que la compagnie de production et de distribution d’électricité, Eskom, ou la compagnie aérienne South African Airways (SAA).
Avec la pandémie de covid-19 qui a même poussé la nation arc-en-ciel à solliciter un prêt de 4,3 milliards $ auprès du FMI, la situation a empiré.
« Le niveau élevé de la dette publique augmente le coût des emprunts dans l’ensemble de l’économie. L’augmentation de la dette entraîne une hausse de la fiscalité et de l’incertitude pour l’avenir.
Le service de cette dette croissante enlève des ressources qui auraient pu être investies dans les infrastructures, et effiloche notre solidarité sociale », a rappelé le ministre Tito Mboweni.
Et d’ajouter : « honorables députés, mettre de l’ordre dans nos finances publiques est la plus grande contribution que nous puissions apporter pour soutenir notre plan de reconstruction et de relance économique ».
Source Agence Ecofin
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