Les violences engendrées par la crise dans les régions anglophones du Cameroun ont durement touché les activités de la CDC, premier employeur privé du pays. Contraint à une suspension de ses activités entre 2018 et 2019, l’agro-industriel veut renouer avec ses anciennes performances.
La Cameroon Development Corporation (CDC), 2e employeur du pays après l’administration publique, prépare la construction de deux usines de production d’huile de palme et de caoutchouc.
Selon un appel à manifestation d’intérêt, que l’entreprise vient de rendre public, en vue du recrutement d’un consultant devant réaliser l’étude d’impact environnemental de ces projets, l’huilerie sera construite à Idenau, dans la région du Sud-Ouest, tandis que l’usine de production du caoutchouc sera érigée à Pendamboko, dans la région du Littoral.
La mise en route de ces deux projets est le témoignage de ce que cette unité agro-industrielle, contrôlée à 100% par l’Etat, se relève, après les ravages de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, depuis fin 2016.
En effet, cet exploitant de palmiers à huile, d’hévéa et de bananes dans les régions du Sud-Ouest et du Littoral est certainement l’entreprise qui a le plus pâti de la crise sociopolitique en cours dans les régions anglophones du pays.
Du fait de cette crise, des plantations de la CDC ont été transformées en camps d’entraînement par les militants séparatistes, les ouvriers retrouvés dans les plantations ont été violentés, tandis que les usines de traitement et de stockage des produits et autres emballages ont été incendiées, rappelle Investir au Cameroun.
Cette insécurité permanente dans laquelle évoluaient l’entreprise et ses 22 000 employés, avait amené le top management de cette société d’Etat à suspendre ses activités, provoquant la disparition du numéro 2 du marché de la banane au Cameroun du fichier des exportateurs, entre septembre 2018 et mai 2020 (19 mois d’absence).
Depuis son retour sur le marché de la banane en juin 2020, la CDC affiche des performances plutôt moribondes (1 354 tonnes de bananes exportées en avril 2021, selon l’Association bananière du Cameroun).
Cependant, ces performances devraient se décupler au cours des prochains mois, grâce à la réhabilitation annoncée de 520 hectares de bananeraies, tout au long de l’année courante.
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