En Côte d’Ivoire, la transformation de cacao est une étape critique pour la génération de valeur ajoutée dans la filière. Et si le segment a démarré l’année 2021 sur les chapeaux de roue, l’heure est actuellement à l’inquiétude.
En Côte d’Ivoire, l’industrie du cacao n’échappe pas aux perturbations dans l’approvisionnement électrique. Alors que le pays fait face depuis quelques semaines à une vague de délestages récurrents en raison notamment de la baisse du niveau d’eau dans les barrages, les inquiétudes montent dans les rangs des transformateurs de la fève.
Selon les données du Groupement professionnel des exportateurs de café et de cacao (GEPEX), cet épisode pourrait faire baisser à 20 000 tonnes, le stock de cacao broyé en juin prochain, soit moins de la moitié du volume mensuel habituel compris entre 45 000 et 49 000 tonnes.
D’après Reuters, de nombreux industriels opèrent actuellement à 50 % de leur capacité voire moins et privilégient désormais la production de la masse de cacao au détriment de la fabrication de beurre, de gâteaux ou de poudre de cacao.
De leur côté, ceux qui maintiennent leur cadence doivent compter sur les générateurs diesel dont la consommation énergétique élevée fait flamber les coûts de production.
Pour les analystes, l’interruption de l’alimentation énergétique pourrait notamment entraîner une hausse des prix des produits semi-finis issus de la transformation du cacao et entraîner un entassement des fèves dans les zones de production.
En effet, même si les industriels affectionnent la récolte intermédiaire en raison de la taille réduite des fèves, le ralentissement de l’activité pourrait les conduire à revoir à la baisse leurs achats de cacao durant la saison se déroulant d’avril à septembre.
Afin d’aider les opérateurs à faire face à cette situation, le Conseil du Café-Cacao (CCC) a déjà fait savoir que les industriels seraient autorisés à exporter et à broyer leurs fèves dans leurs installations européennes ou américaines.
Il faut noter que ces difficultés viennent casser la bonne dynamique du segment ivoirien de la transformation, entamée en janvier dernier où un volume record de 52 000 tonnes de cacao avait été traité.
La compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) prévoit des améliorations dans l’approvisionnement électrique d’ici août prochain.
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