Des impôts sur les salaires en hausse et les détails de l’indice des coûts de production pour les entreprises signalent un retour des emplois au Kenya, favorable à l’activité des banques. La prudence reste toutefois de mise. Certains patrons affichent des réserves sur le futur.
De nombreux indicateurs publiés par différents acteurs laissent entrevoir que les emplois continuent de progresser au Kenya, au terme du troisième trimestre 2021, année de reprise post-covid. Selon la direction de collecte des revenus, les impôts perçus sur les salaires ou encore PAYE (Pay As You Earn) pour le 1er trimestre budgétaire qui va de juillet à septembre ont atteint 107,7 milliards de shillings kényans (KES), soit environ 97 millions $.
Cette performance est supérieure de 4,4 milliards KES à ce qui était prévu. Aussi, selon le Purchase Management Index publié par Stanbic, la filiale locale du groupe bancaire sud-africain Standard Bank, l’indice des emplois qui constitue des charges pour les entreprises a connu sa plus forte progression des cinq derniers mois au cours du mois de septembre.
Les secteurs pris en compte par l’analyse, tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière, la construction, le commerce de gros et de détail, les services et l’exploitation minière ont tous enregistré des hausses de recrutement. Cette information constitue une nouvelle positive pour le secteur bancaire qui est doublement exposé à la situation des travailleurs.
D’une part, les banques prêtent directement aux individus. Selon des données de la Banque centrale kényane, on a noté que le recul sur l’encours des créances douteuses du fait des ménages s’est accéléré à -24% à la fin du mois de juin dernier contre -17% sur les trois mois s’achevant en mars 2021.
Le rapport note aussi un repli qui se renforce sur les créances non remboursées dans les secteurs de consommation comme l’immobilier et le commerce qui sont un mode indirect d’exposition des banques aux individus.
Cette dynamique sur les emplois a été renforcée par la décision des autorités de poursuivre avec la subvention des prix des hydrocarbures à la pompe, avec pour espoir de réduire la hausse des prix et redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs.
Ces belles perspectives dans le domaine de l’emploi ne sont cependant pas dans une perspective stable pour tous les secteurs. Dans l’indice de confiance des entreprises que la Banque centrale publie avant la réunion de son comité de politique monétaire, il en ressort que des entreprises agricoles et industrielles qui emploient entre 100 et 500 personnes voire plus, sont assez pessimistes sur les perspectives.
Dans le premier cas, on soulève des risques climatiques, et dans le deuxième, on évoque les élections de 2022 qui risquent de créer une instabilité sociopolitique.
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