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Agence Ecofin
2 novembre 2021 Dernière mise à jour le Mardi 2 Novembre 2021 à 10:11

Sur le continent africain, la lutte contre le marché illégal des produits alcoolisés est un véritable casse-tête pour les gouvernements. Si le phénomène n’épargne aucun pays, il a pris de l’ampleur particulièrement en Afrique de l’Est.

En Ouganda, le marché noir de l’alcool ne connaît pas la crise. Selon le rapport « Understanding and Sizing Illicit Alcohol Consumption in Uganda » réalisé par le cabinet britannique Euromonitor International, les ventes d’alcool illicite ont atteint environ 956 millions $ en 2020 contre 578 millions $ en 2017.

Cette forte augmentation a été soutenue par une demande dynamique de la part des consommateurs pour des produits abordables dans un contexte de fragilisation du pouvoir d’achat liée à l’inflation galopante. Désormais, l’alcool illicite compte pour 65 % du total du marché des produits alcoolisés dans le pays d’Afrique de l’Est.

Cette expansion rapide qui pose des problèmes de santé publique en raison de la qualité sanitaire douteuse de certains produits représente également un manque à gagner fiscal important pour l’Etat. Sur la période sous revue, le rapport indique que l’exécutif a perdu, environ 1,6 trillion de shillings (441 millions $) en recettes fiscales.

Pour l’industrie légale de l’alcool, le développement du marché noir représente un véritable casse-tête dans la mesure où les produits illégaux qui échappent à toute taxation menacent directement sa compétitivité en raison de leurs tarifs d’écoulement plus faibles.

Cette situation reste d’autant plus problématique que les acteurs doivent faire face à une forte pression fiscale de la part des autorités.

« Nous ne contrôlons que 35 % du reste du marché de l’alcool, mais nous sommes parmi les 10 principaux payeurs d’impôts en Ouganda en raison de la lourde taxation sur nos activités. Le poids du marché informel est souvent sous-estimé. Cela fait de l’industrie formelle, une cible de choix pour les autorités compétentes qui pointent du doigt son rôle exagéré dans les dommages sur la santé et l’accablent avec un régime fiscal punitif », indique Onapito Ekomoloit, président de l’Association ougandaise de l’alcool qui a publié le rapport.

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