Après une contraction de 1,8% en 2020, l’économie nigériane a entamé une dynamique de reprise, grâce notamment à la hausse des prix du pétrole et au soutien des pouvoirs publics. Pour 2022, le FMI s’attend à une croissance de 2,7%, moins forte que l’estimation pour 2021, mais toujours positive.
Le Nigeria devrait enregistrer une hausse de sa croissance économique 2021 à 3%. C’est ce qu’a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport publié sur le pays, le lundi 7 février, sur son site Internet.
Selon l’institution, cette estimation est motivée par l’amélioration des cours du pétrole et l’obtention par le gouvernement fédéral de soutiens internationaux qui ont permis de d’appuyer l’activité économique contre les conséquences de la crise sanitaire. Cette croissance devrait donc s’inscrire dans la dynamique de reprise qui caractérise l’économie nigériane, après la récession de 1,8% enregistrée en 2020, au plus fort de la pandémie de covid-19.
« L’économie nigériane se remet d’une récession historique, grâce au soutien des pouvoirs publics, à la hausse des prix du pétrole et à l’aide financière internationale », indique le FMI. « Le Nigeria est sorti de la récession au quatrième trimestre 2020, et la production a augmenté de 4,1 % (en glissement annuel) au troisième trimestre, avec une croissance généralisée, à l’exception du secteur pétrolier qui est confronté à des problèmes techniques et de sécurité. La croissance devrait s’établir à 3 % en 2021 », ajoute le Fonds.
Cependant, l’institution indique que la persistance des risques sanitaires et économiques reste une menace importante pour la reprise, malgré la hausse attendue de la croissance économique. Le premier de ces risques est celui lié au niveau de vaccination du pays encore loin des objectifs fixés.
D’après les centres africains de prévention et de contrôle des maladies (Africa CDC), 2,75% de la population nigériane est complètement vaccinée contre la covid-19 au 2 février, alors qu’en novembre dernier, les autorités s’étaient fixé comme objectif de vacciner 26,6% de la population totale avant fin janvier 2022, soit 55 millions de personnes. Bien que les vaccins actuellement disponibles n’empêchent pas la contamination, les experts estiment que ce faible taux couplé à la propagation des variants omicron et delta pourraient compromettre une reprise économique rapide dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
Le FMI indique qu’en plus de ces contraintes sanitaires, d’autres défis budgétaires et sécuritaires devront également être surmontés. Malgré la reprise des prix du pétrole, le déficit budgétaire des administrations publiques devrait d’ailleurs se creuser en 2021 pour atteindre 5,9 % du PIB, en raison des « subventions implicites aux carburants, et de l’augmentation des dépenses de sécurité ». En outre, l’institution indique que le ratio recettes publiques consolidées/PIB du Nigeria, à 7,5 %, reste parmi les plus bas du monde.
« L’augmentation du service de la dette par rapport aux recettes publiques (par le biais de la hausse des taux d’intérêt américains et/ou de l’augmentation des emprunts) présente des risques pour la viabilité budgétaire », indique le FMI qui ajoute qu’une « aggravation de la violence et de l’insécurité pourrait également faire dérailler la reprise ».
Des signaux encourageants pour des perspectives positives
Malgré ces risques majeurs, le Fonds indique que plusieurs signes encourageants permettent de tabler sur des perspectives positives pour le pays ouest-africain. Parmi celles-ci figure la baisse du niveau de l’inflation, qui est passé de 18,2% en glissement annuel en mars 2021 à 15,6% en décembre, grâce à la nouvelle saison des récoltes et à l’ouverture des frontières terrestres qui avaient été fermées bien avant l’arrivée de la covid-19.
« Après avoir enregistré un déficit historique en 2020, la balance courante s’est améliorée en 2021, et les réserves brutes de change ont progressé, soutenues par l’allocation de DTS du FMI et les placements d’euro-obligations en septembre 2021 », indique le FMI qui souligne que l’économie pourra également compter sur son secteur non pétrolier, des politiques de crédit favorables, la production accrue de la nouvelle raffinerie Dangote et la ratification par le Nigeria de l’accord de libre-échange continental africain. De plus, malgré la taille de sa population, le pays ouest-africain n’a enregistré que 253 721 cas officiels de la covid-19 soit environ 0,12% de sa population.
Notons que pour 2022, le FMI table sur une croissance au ralenti, mais toujours positive de 2,7% pour le pays.
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