Après la récession de 2020, les estimations de croissance économique du Burundi pour 2021 évoquent une hausse du PIB réel de 2,4%. Alors que les prévisions sont en hausse pour 2022, le FMI indique que l’inflation, elle, pourrait frôler les 10% dans le pays.
La croissance économique au Burundi devrait grimper à 3,6% en 2022. C’est ce qu’indique un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié ce 17 mars, à l’issue d’une mission virtuelle effectuée par l’institution du 24 février au 16 mars.
Cette prévision s’inscrit dans la logique de reprise qui caractérise l’économie burundaise depuis 2021. Après une croissance de près de 2% en 2019, l’économie du pays d’Afrique de l’Est avait enregistré une récession à 1% en 2020. Mais d’après les estimations du FMI, le PIB réel du pays a rebondi à 2,4% en 2021, et devrait s’accélérer cette année.
Comme l’année dernière, cette performance devrait être tirée par tous les secteurs, notamment « les activités des secteurs primaire et tertiaire qui ont bénéficié de l’assouplissement des mesures de distanciation et de restrictions de voyages ».
« Dans le moyen terme, la croissance devrait s’accélérer au fur et à mesure que les effets de la pandémie de covid-19 s’estompent et que les projets d’investissements et les réformes en cours portent leurs fruits. La croissance économique pourrait être plus forte que projeté, compte tenu des initiatives du gouvernement, des réformes pour soutenir la résilience de l’économie et de la possibilité de financement étranger plus élevé que prévu, faisant suite à la collaboration plus proche avec la communauté internationale », ajoute le Fonds.
Malgré ces prévisions, le Burundi reste soumis, comme nombre de ses pairs, à une hausse de l’inflation qui se traduit par une augmentation des prix des produits de base. En 2021, l’inflation avait déjà atteint les 8,3%, en hausse par rapport aux 7,5% de l’année précédente. En 2022, le FMI indique qu’elle pourrait atteindre les 9,2%, « à cause de la hausse des prix des matières premières comme le pétrole, une conséquence de la crise en Europe ». Une situation qui pourrait éventuellement être exacerbée par « la pandémie et les aléas climatiques au Burundi ».
« Les autorités burundaises et les services du FMI ont discuté des développements économiques récents, des perspectives à moyen terme et des politiques macroéconomiques à mettre en œuvre en réponse à la covid-19 et aux effets de la guerre en Ukraine, ainsi que pour maintenir la stabilité de l’économie burundaise », a indiqué Mame Astou Diouf, cheffe de la mission du Fonds au Burundi. Ces politiques viseront à financer les dépenses prioritaires de protection sociale, de relance économique et de développement, tout en poursuivant la lutte contre la covid-19, et en soutenant la viabilité de la dette.
Notons que le déficit budgétaire du pays est projeté à 4,6% en 2021/22 (contre 7,9% en 2020/21), grâce à l’amélioration du recouvrement des recettes, et une hausse des dons, ainsi qu’une baisse des dépenses courantes.
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