Le Tchad a vu son économie décliner en raison de « chocs durables depuis le début de la covid-19 », d’après le FMI. Afin de relancer l’économie, les autorités ont eu recours au Fonds, dans le cadre de la FEC dont l’approbation a été obtenue en décembre dernier.
D’après le Fonds monétaire international (FMI), la situation économique et financière du Tchad s’est détériorée en 2021. L’information émane d’un communiqué de presse de l’institution internationale publié le mercredi 30 mars, à l’issue de la visite de 15 jours d’une de ses délégations dans le pays.
Cette situation est due à une baisse de la production pétrolière et à la faible pluviométrie qui a entraîné une chute de la production agricole. L’effet a été de provoquer une hausse de l’inflation.
« Dans l’ensemble, le PIB réel s’est contracté de 0,3 %, sous l’effet d’une réduction de 3 % de la production pétrolière. Alors que l’inflation annuelle moyenne était limitée à -0,8 % en 2021, la mauvaise récolte 2021/22 a alimenté les pressions inflationnistes, les prix des denrées alimentaires ayant augmenté de 6 % en glissement annuel en janvier. Ces pressions devraient être aggravées par la guerre en Ukraine », fait savoir la note d’information.
N’Djamena, qui est engagé dans un programme du FMI devant aboutir à un financement de plus de 570 millions de dollars n’a donné satisfaction à l’institution financière que sur « deux des trois critères de réalisation quantitatifs, à fin décembre 2021 ». Le FMI souligne que le Tchad a dépensé plus que prévu dans des « équipements militaires et en masse salariale ».
Il a néanmoins, enregistré des progrès dans la mise en œuvre de certaines réformes structurelles. L’institution reconnaît que « deux repères structurels ont été atteints, et que les réformes couvertes par les trois autres devraient être finalisées dans les semaines à venir ».
Pour cette année, le FMI prévoit une relance de l’économie qui devrait atteindre 2,3% de croissance. Elle sera portée par une reprise des productions pétrolière et non pétrolière. Toutefois, des risques tels qu’une éventuelle résurgence de la covid-19 et de nouveaux retards dans la vaccination, les problèmes de sécurité, les risques de refinancement de la dette intérieure et les retards éventuels dans la mise en œuvre des réformes pourraient empêcher la réalisation de ces objectifs.
Le FMI a préconisé deux mesures visant à renforcer les finances publiques. Il s’agit d’intensifier les efforts en vue d’«accroître la mobilisation des recettes intérieures » et d’utiliser les recettes pétrolières supplémentaires « pour reconstituer les réserves de liquidités, et réduire la dépendance du gouvernement à l’égard des emprunts intérieurs auprès d’un système bancaire contraint ».
Afin de renforcer la gestion des finances publiques et la mobilisation des recettes intérieures, d’améliorer la gouvernance et la transparence, et l’environnement des affaires, l’instance financière a proposé des réformes structurelles supplémentaires à mettre en œuvre durant la période 2022-23.
Pour rappel, entre 2011 et 2018, le Tchad a réussi à faire reculer le taux de pauvreté de 5% pour atteindre 42%, d’après la Banque mondiale. Malheureusement, l’avènement de la pandémie a ralenti ce progrès. Du fait de la covid-19 en effet, N’Djamena a connu une récession et des centaines de milliers de Tchadiens sont tombés dans l’extrême pauvreté. Dans un rapport daté d’octobre 2021, la Banque estime que 75% des Tchadiens vivent en situation d’insécurité alimentaire extrême.
Réagissez à cet article