Le Ghana a cédé sa place de premier producteur mondial de cacao à la Cote d’Ivoire depuis la campagne 1977/1978. Si le pays essaie tant bien que mal de rattraper son retard, la mission semble impossible au regard de l’irrégularité de la production d’une année sur l’autre.
Au Ghana, la campagne cacaoyère 2021/2022 pourrait être moins bonne que prévue. Selon des sources proches du Conseil ghanéen du cacao (Cocobod) et des négociants, le volume de fèves est attendu dans une fourchette comprise entre 710 000 tonnes et 725 000 tonnes d’ici la fin de la saison.
Ce stock serait en baisse de plus de 40 % par rapport au record enregistré un an plus tôt (1,04 million de tonnes) et représenterait le plus bas niveau depuis 2010/2011. Il s’agirait en outre de la première fois que la récolte passe sous la barre des 730 000 tonnes en dix ans.
La dégringolade attendue s’explique principalement par les mauvaises conditions météorologiques qui ont affecté l’appareil de production. En effet, les vents très secs de l’harmattan qui ont soufflé entre décembre et mars dernier, ont pénalisé le développement des cabosses dans plusieurs régions et dégradé ainsi les perspectives de production.
Selon des observateurs, la petite traite débutant en juin prochain devrait chuter à 80 000 tonnes contre 250 000 tonnes un an plus tôt, toujours en raison de la rudesse du phénomène climatique.
Plus globalement, cette situation témoigne une nouvelle fois de la grande variabilité de la récolte ghanéenne de cacao qui sur la dernière décennie a évolué en dents de scie en raison de problèmes climatiques ou de maladies touchant les cacaoyers. Depuis 2010/2011, le pays n’a réussi qu’a enchaîné deux hausses consécutives de sa récolte (entre 2014/2015 et 2015/2016 et entre 2015/2016 et 2016/2017).
Au Ghana, la filière cacao fournit près de 9 % du PIB du pays et environ le quart des recettes totales d’exportation de marchandises.
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