Le Kenya est engagé dans plusieurs réformes économiques en vue renforcer la résilience de son économie et permettre aux populations de lutter contre l’inflation. Au titre de ces mesures, le chef de l’Etat a décidé d’augmenter les salaires des fonctionnaires restés inchangés depuis trois ans.
Les travailleurs kényans bénéficieront d’une augmentation de 12% de leur salaire minimum, afin de faire face à la cherté de la vie. L’annonce a été faite par le chef de l’Etat, Uhuru Kenyatta (photo), le dimanche 1er mai, lors de la célébration de la Fête du travail, a-t-on appris dans un communiqué de la présidence.
Cette mesure intervient dans un contexte d’inflation dans le pays. En effet, le Kenya fait face à une inflation de 6,47%, selon la Banque centrale du pays (estimation du mois d’avril), alors que les travailleurs n’ont pas eu droit à une revalorisation salariale depuis au moins trois années.
Cette augmentation des salaires intervient donc en vue de « protéger les personnes vulnérables, y compris les travailleurs et les agriculteurs du coût des intrants ». La mesure a pris effet immédiatement, selon M. Kenyatta.
D’après le Fonds monétaire international (FMI), plusieurs réformes ont été effectuées concernant la politique fiscale du pays, dans le cadre d’un plan pluriannuel. La finalité de ces mesures est de « réduire les vulnérabilités liées à la dette » et « contenir les effets secondaires de l’inflation mondiale ».
« A cet égard, et en pleine reconnaissance de la contribution essentielle des travailleurs à l’économie, suite à la recommandation de diverses parties prenantes, en tant que gouvernement bienveillant, nous estimons qu’il y a une raison impérieuse de revoir les salaires minimums, afin de protéger nos travailleurs contre une dégradation supplémentaire de leur pouvoir d’achat tout en garantissant la compétitivité de notre économie », a fait savoir le président de la République.
C’est en 2018 que le salaire minimum kényan a connu sa dernière hausse passant d’un peu plus de 111 $ à 116,5 $. Les revenus des fonctionnaires stagnaient depuis, alors que le pays, à l’instar de ceux du monde, fait face à une inflation galopante du fait de la guerre en Ukraine et de la covid-19.
Il y a un peu plus d’une semaine, le Kenya a bénéficié d’un décaissement de près de 244 millions $, dans le cadre d’un programme financier de 38 mois supervisé par le FMI. L’institution a également félicité le pays pour la bonne mise en œuvre des réformes économiques qui lui a valu une « reprise robuste ». Le Fonds prévoit d’ailleurs une croissance de l’économie kényane de 5,7%, cette année. Cette prévision connaît une légère baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à celle de l’année dernière qui était estimée à 5,9%.
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