En proie à des catastrophes naturelles sur fond d’insécurité et de hausse de l’inflation, le Mozambique essaye de prémunir son économie contre les chocs endogènes et exogènes qui pourraient la fragiliser. A cet effet, l’Etat a négocié et obtenu l’aide du FMI qui s’étalera sur 3 ans.
Le Mozambique bénéficiera d’un nouvel accord de facilité élargie de crédit (FEC) de trois ans de la part du Fonds monétaire international (FMI). Dans un communiqué, l’institution a annoncé la décision de son conseil d’administration de valider l’accord, le 9 mai.
Doté de 456 millions $ sous la forme de droits de tirage spéciaux (DTS), l’accord vise à soutenir les réformes des autorités mozambicaines, destinées à relancer une économie qui a souffert de la covid-19. D’après le Fonds, l’économie mozambicaine était dans le rouge en 2020, avec une récession à -1,2%, alors que le taux de pauvreté est passé de 61,9% en 2019 à 63,3% en 2020. Bien que l’année 2021 ait été marquée par une reprise de la croissance, la crise russo-ukrainienne fait peser des risques sur l’économie du pays d’Afrique australe qui a connu en mars dernier une inflation à 6,7%, en raison de la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires.
Pour faire face à cette situation, les autorités prévoient de renforcer la gestion des entreprises publiques et de leurs dettes, en améliorant la gestion du risque budgétaire et la transparence de la dette, et en renforçant la gestion des finances publiques. Un fonds souverain devrait également être créé pour gérer les futurs revenus gaziers en même temps que la mise en œuvre de nouvelles réformes de gouvernance.
« Le Mozambique a relativement bien géré la pandémie, en maintenant la stabilité macroéconomique et la dynamique des réformes, alors même que le pays a subi une série de chocs, dont le point culminant a été les effets de la guerre en Ukraine. La marge de manœuvre étant désormais limitée, les priorités sont de soutenir la reprise économique en cours, et de s’attaquer à la vulnérabilité de la dette », a indiqué Bo Li, directeur général adjoint du Fonds.
A moyen terme, le FMI table sur des perspectives positives pour le pays, avec une croissance hors industries extractives attendue à environ 4 % par an, ainsi que des taux de croissance globaux plus élevés liés aux grands projets de gaz naturel liquéfié (GNL) qui devraient entrer en production plus tard cette année. Cependant, les contraintes climatiques ainsi que la crise sécuritaire qui restent loin d’être réglées continuent de faire peser des risques majeurs sur ces projets.
« Des efforts continus sont nécessaires pour renforcer davantage la supervision du secteur financier, promouvoir l’inclusion financière et remédier aux faiblesses du cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a précisé Bo Li, qui ajoute que « compte tenu de la grande vulnérabilité du Mozambique aux catastrophes naturelles, il sera également essentiel de se concentrer sur le renforcement de la résilience climatique ».
Notons que l’approbation de l’accord FEC permet à Maputo de bénéficier d’un décaissement immédiat de 91 millions $.
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