En 2018, le Ghana avait déjà annoncé qu’il ne se tournerait plus vers le FMI avant de se résoudre 2 ans plus tard à obtenir une aide de 1 milliard $ pour faire face à la covid-19. Malgré cette situation, les autorités entendent rester fidèles à la stratégie « Ghana Beyond Aid ».
Le Ghana ne se tournera pas vers le Fonds monétaire international (FMI) pour résoudre ses problèmes économiques. C’est du moins ce qu’a affirmé ce jeudi 12 mai, le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, lors d’une conférence de presse.
« Nous nous sommes engagés à ne pas retourner au Fonds parce qu’il […] sait que nous sommes dans la bonne direction » a indiqué le responsable cité par Reuters. « Il s’agit de valider le programme que nous avons mis en place et de trouver d’autres moyens de gérer notre dette sans faire appel au FMI » a-t-il précisé.
Cette déclaration intervient alors que le pays fait face, comme plusieurs autres, à une crise inflationniste qui a poussé les autorités à adopter des mesures d’austérité telles que la réduction de 30% des salaires des ministres et du président de la République, ainsi que la suspension de leurs voyages à l’étranger ou de leur achat de véhicules importés. Malgré ces mesures qui ont été accompagnées d’une baisse du prix du carburant, la hausse des prix des produits de première nécessité s’est poursuivie avec un taux d’inflation atteignant les 23,6% en avril contre 19,4% en mars.
De plus, les finances publiques ghanéennes sont confrontées à une hausse inquiétante de la dette, depuis quelques années. D’après les données de la Banque centrale, le stock de la dette publique du pays est passé de 76% du PIB en 2020 à 80% à fin 2021.
Alors que les recettes publiques ont du mal à atteindre le niveau espéré par les autorités, ces dernières ont adopté de nouvelles mesures destinées à inverser cette tendance. La dernière en date est l’instauration d’une taxe sur les transactions électroniques, qui a provoqué une levée de boucliers de l’opposition et de la société civile ghanéenne.
Le Ghana sous l’impulsion du président Nana Akuffo-Addo avait lancé en 2018 une stratégie dénommée « Ghana Beyond Aid » (le Ghana au-delà de l’aide) destinée, comme son nom l’indique, à sevrer le pays exportateur de cacao et de pétrole de l’aide internationale. Dans cette optique, le chef de l’Etat avait annoncé son intention de ne pas renouveler l’accord signé en 2016 par son prédécesseur avec le FMI, précisant qu’il ne ferait d’ailleurs plus jamais recours à l’institution.
« L’aspect important et la pierre angulaire de notre gouvernement, à l’avenir, est de demeurer engagé à l’égard de la discipline financière afin de ne plus jamais avoir recours au FMI ou à un plan de sauvetage de ce genre » avait-il alors déclaré.
Pourtant, en 2020, en pleine crise de la covid-19, le pays avait dû se résoudre à obtenir une aide de 1 milliard $ du Fonds, soit l’un des plus importants montants accordés à un pays d’Afrique subsaharienne durant la période. Une situation qui, selon de nombreux observateurs, a mis en exergue l’importance des efforts qui restent à faire par les autorités ghanéennes avant de pouvoir se passer définitivement de l’aide internationale.
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