Ce vendredi 24 juin, se tient au Rwanda le sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth qui réunit autour de la couronne britannique, les 54 pays. A Kigali, le 1er ministre britannique rencontrera le président Kagame, avec qui il a prévu d’évoquer leur nouvel accord migratoire.
Le 1er ministre britannique, Boris Johnson, est au Rwanda depuis ce jeudi 23 juin. A Kigali, le dirigeant assistera au sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth en compagnie de plusieurs autres dirigeants.
Si le gros des échanges tournera autour du renforcement des liens entre les pays membres de l’organisation presque séculaire, le dossier brulant du pacte migratoire entre le Royaume-Uni et le Rwanda devrait sans aucun doute surgir durant les discussions. Depuis l’annonce de cet accord « historique », Kigali et Londres sont en effet la cible de critiques de la part d’une communauté internationale qui voit en ce partenariat un moyen « inhumain » pour le gouvernement britannique de se débarrasser des migrants sur son territoire.
Alors que la presse anglaise rapporte que le projet est critiqué même dans les plus hautes instances de la famille royale britannique, Boris Johnson et Paul Kagame ont montré leur intention de le poursuivre, malgré un premier revers essuyé devant la justice européenne. Avant son départ pour Kigali, le Premier ministre britannique a ainsi confié aux journalistes qu’il s’entretiendrait avec le président rwandais sur le sujet.
« C’est une occasion pour nous tous de comprendre par nous-mêmes, de comprendre ce que ce partenariat a à offrir, et ce que les Rwandais ont à offrir, et d’aider les autres à se défaire de leurs attitudes condescendantes à l’égard du Rwanda et de la manière dont ce partenariat peut fonctionner », a-t-il souligné dans des propos rapportés par la presse britannique.
L’accord migratoire entre le Royaume-Uni et le Rwanda prévoit que les migrants qui « effectuent des voyages dangereux ou illégaux par exemple en petit bateau ou cachés dans des camions » à destination du territoire britannique verront désormais leur demande d’asile être traitée par le Rwanda. En cas d’approbation, ces demandeurs d’asile pourront être installés et intégrés au Rwanda, un geste en contrepartie duquel Kigali bénéficiera de plus de 160 millions $ d’investissements de la part du Royaume-Uni.
L’idée est, du moins selon Londres, d’affaiblir les réseaux de passeurs et de freiner les arrivées illégales au Royaume-Uni, un sujet qui avait contribué à alimenter les débats durant le Brexit. Mais après plusieurs contestations devant les tribunaux, les juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont suspendu la semaine dernière, le premier vol censé convoyer des migrants vers Rwanda, à quelques minutes de son départ, suite à des recours déposés par des opposants au projet.
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