29 juin 2022
Dernière mise à jour le Mercredi 29 Juin 2022 à 07:30
L’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis plus de 3 mois a bouleversé le marché de plusieurs denrées de base. A côté du blé et du maïs dont le commerce mondial est perturbé, figurent aussi des produits de rente comme le thé.
Au Kenya, l’heure est à la déprime dans la filière thé. Selon les données du directoire du thé, les expéditions de la feuille vers la Russie ont chuté de 74 % atteignant 686 tonnes en mars dernier contre 2 600 tonnes un an plus tôt à la même période.
Dans le sillage du conflit qui oppose le pays à l’Ukraine depuis le 24 février dernier, le régulateur souligne que les importateurs ont interrompu leurs activités dans un contexte de crise et de sanctions occidentales.
Avec l’exclusion de plusieurs banques russes du réseau de messagerie interbancaire et financière international SWIFT et la baisse de la valeur du rouble par rapport au dollar, les négociants réduisent leurs achats qui sont plus chers à payer en billet vert.
D’après les autorités, cette contreperformance a relégué la Russie au 11ème rang des principales destinations du thé kenyan durant le mois de mars contre une 5ème place jusqu’ici.
Pour la filière, la mauvaise santé des envois vers l’ex-URSS intervient dans un contexte déjà difficile où son premier débouché et premier importateur mondial à savoir le Pakistan prend des mesures pour limiter ses achats de thé sur fond de baisse des réserves de devises étrangères. Une menace pour les ventes vers le pays qui atteignent en moyenne chaque année 500 millions $.
Plus globalement, certains analystes estiment que ces différents vents contraires pourraient conduire d’ici la fin de l’année 2022 à une baisse du volume global des expéditions pour la deuxième année consécutive.
En 2021, le pays avait exporté 557 300 tonnes de thé sur le marché mondial contre 576 100 tonnes un an plus tôt pour des recettes de plus de 130 milliards de shillings (1,1 milliard $).
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