Le 28 juin dernier, Business France mettait à l’honneur le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et la République démocratique du Congo ainsi que les opportunités d’affaires qui s’y développent. Quels projets ? Quels secteurs ? Quels business ? Ecomnews Afrique était à Paris (France) pour suivre cette première consacrée aux Etats d’Afrique centrale. Reportage.
Malgré des contextes économiques et des poids démographiques drastiquement différents, ces cinq Etats se rejoignent par des volontés politiques proches. Une diversification, un développement et une croissance qui se matérialisent par la réalisation de projets structurants dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, des transports, de l’eau, de la santé, ou bien encore du secteur des services et des télécommunications.
Autant d’opportunités pour de potentiels investisseurs que le tout premier Forum d’affaires Afrique centrale voulait mettre en lumière. « L’idée c’est de pouvoir les faire se rencontrer, précise Gouënaelle BUFFARD, Directrice Business France Afrique centrale. Faire que les gens échangent et nouent des contacts pour ensuite mettre en place des partenariats par la suite. »
Témoignage de Jean Lylian NGOYE MIKIELA, Chargé d’affaires chez Faco Construction (Gabon)
« Nous sommes en contact avec une centrale d’achat basée en France, explique Jean Lylian. Elle nous fournit pas mal de matériaux que nous utilisons sur nos projets. » Des projets qui engendrent des relations commerciales avec l’Europe – notamment la France – et des transaction via la centrale d’achat. Mais les échanges privilégiés se font bel et bien avec la République démocratique du Congo et le Cameroun. « Parce qu’avec la libre circulation des biens et des services, le marché est plus étendu et cela rend plus importants les objectifs que nous voulons atteindre. »
A l’échelle globale, l’économie du Gabon – en particulier l’export – s’est diversifiée dès 2010, indique Gouënaelle Buffard. Stop aux agrumes, le pays a décidé de prendre la voie du bois. Plus tard, le Cameroun suivra le même direction. « On assiste aujourd’hui à des deuxième, troisième voire même quatrième transformations, complète la directrice de Business France Afrique centrale. C’est pareil pour l’agroalimentaire : il y a des volontés d’être moins dépendant des importations pour transformer et créer de la valeur sur place. »
Le Gabon : 1er producteur mondial de manganèse et 2ème producteur de bois d’Afrique Subsaharienne.
Témoignage de Coretta MINLEND, Directrice Générale Adjointe Cameroun Audit Conseil
« Nous faisons partie d’un certain nombre de réseaux professionnels, y compris Business France et la Chambre de commerce camerouno-européenne, explique à son tour Coretta. Par ce biais-là, un certain nombre d’investisseurs nous contactent pour qu’on les aide à s’installer au Cameroun, par la structuration juridique, fiscale et financière de leurs projets. »
Le Cameroun : 1ère économie de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), 35 milliards d’euros de PIB
19 fois moins peuplée que son voisin du Nord, la Guinée équatoriale n’est, elle, encore qu’à l’orée de sa diversification économique. « Tout est très orienté sur le pétrole et dans une moindre mesure le gaz, assure Coretta, là où, au Cameroun, il y a quand-même une grande partie de l’administration et de l’Etat qui s’oriente vers le développement agricole ou agro-industriel. »
La Guinée équatoriale : 4ème pays d’Afrique pour son PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat et 10ème producteur de pétrole du continent africain.
Témoignage d’Anthony NKINZO Kamole, Directeur Général de l’ANAPI (Agence Nationale de Promotion de l’Investissement de la République démocratique du Congo)
« La RDC est déjà sur la rampe de lancement, assure Anthony. Nous avons entamé différents chantiers et réformes sur les questions de gouvernance, mais aussi sur les aspects de développement économique. » De quoi constituer un contexte opportun à l’investissement régional comme international.
« On a besoin que les investisseurs viennent et se disent ‘‘je peux mettre mon argent là-bas.’’, confie le directeur général de l’ANAPI. Ça veut dire qu’ils amènent une technologie, des constructions et une sorte de développement. » Et la RDC va en bénéficier, estime Anthony NKINZO Kamole, car selon lui la technologie sera transmise aux jeunes, puis au pays tout entier, dans ce qu’il décrit comme un véritable « partenariat win-win. »
La République démocratique du Congo : 1er pays d’Afrique en potentiel hydroélectrique ; ambitionne de devenir un pays émergent d’ici 2023 et un pays développé d’ici 2050 !
Notez que les projets évoqués durant le Forum organisé par Business France sont très souvent soutenus par les bailleurs de fonds internationaux – Banque mondiale, Banque Africaine de Développement, Banque Islamique de Développement, Union Européenne, etc. – mais aussi par l’Agence Française de Développement qui oriente plus de la moitié de ses concours vers l’Afrique subsaharienne.
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