La guerre en Ukraine et les sanctions commerciales contre le Mali endiguent la reprise économique au Sénégal. Les autorités du pays ont entamé un programme de réformes économiques supervisé par le FMI, afin d’améliorer la résilience du pays.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le déblocage de plus de 215,7 millions de dollars en faveur du Sénégal et revoit à la baisse ses prévisions de croissance du pays pour cette année. L’information a été rendue publique par l’institution de Bretton Woods, le 22 juin, via un communiqué publié sur son site Internet.
Ces fonds sont destinés à soutenir la reprise post-pandémique du pays. Le FMI estime que « la flambée des prix mondiaux du carburant et des denrées alimentaires, aggravée par la guerre en Ukraine et, dans une moindre mesure, par le gel des échanges avec le Mali en raison des sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) » impacte négativement la reprise économique malgré la baisse de la covid-19.
« En conséquence, la croissance de cette année a été revue à la baisse à environ 5 %, tandis que l’inflation devrait atteindre 5,5 %, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie », fait savoir la note d’information.
Ce décaissement du Fonds intervient dans le cadre d’un programme économique de 18 mois supervisé par l’institution, dans lequel le Sénégal est engagé. Ce programme permettra à terme au pays de bénéficier d’un financement global de plus de 776,6 millions de dollars, soit environ 172,6 millions de dollars de plus que le montant prévu lors des accords avec le FMI.
« La reprise post-pandémique est maintenant confrontée à des vents contraires dus à la flambée des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires et à un environnement extérieur de plus en plus difficile. Les perspectives de croissance à court terme se sont affaiblies, des pressions inflationnistes sont apparues et les besoins de financement budgétaire et extérieur ont augmenté », précise le communiqué du Fonds.
Afin de renforcer la résilience économique du pays, l’institution préconise une accélération de « la stratégie de mobilisation des recettes intérieures, une gestion prudente de la dette et une meilleure efficacité des dépenses ».
« La mise au point du cadre budgétaire pour la gestion des recettes pétrolières et gazières, et l’amélioration de l’environnement des affaires pour attirer l’investissement privé et créer des emplois restent une priorité », constituent également une nécessité selon le FMI.
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