Depuis des années, la Chine investit dans plusieurs projets de métaux stratégiques (lithium, cuivre, cobalt, terres rares) en Afrique, pour renforcer sa domination dans l’approvisionnement mondial. Longtemps restés inactifs, les pays occidentaux lui emboitent désormais le pas.
L’approvisionnement de l’Union européenne en métaux essentiels à la transition énergétique passera aussi par la Namibie. C’est le sens d’un protocole d’accord signé récemment par les deux parties et annoncé la semaine dernière par Tom Alweendo, ministre namibien des Mines et de l’Energie cité par Reuters.
Connue comme l’un des principaux producteurs africains et mondiaux d’uranium, la Namibie héberge aussi du lithium et des terres rares, des métaux dont la demande explose au niveau mondial. Le premier métal cité regagne en intérêt depuis quelques mois, face aux projets de nouvelles centrales nucléaires en France, aux Etats-Unis et dans plusieurs pays asiatiques comme la Chine et l’Inde.
Quant aux deux autres, ce sont des métaux utilisés dans les batteries des véhicules électriques ou dans les éoliennes. Selon le rapport « Comment l’Afrique saisit les opportunités offertes par le marché du lithium » de la plateforme Ecofin Pro, la Namibie a fait partie jusqu’en 2018 des producteurs de lithium, exportant annuellement entre 1 000 et 10 000 tonnes. Le pays dispose actuellement de 5 projets de lithium en phase de développement.
L’approvisionnement mondial en lithium dépend encore principalement de l’Australie, des pays d’Amérique du Sud et aussi de la Chine. L’empire du Milieu héberge par ailleurs les principales usines de transformation du minerai en matériaux pour batteries électriques, ce qui en fait un acteur majeur du marché. En ce qui concerne les terres rares, la production mondiale est également dominée par la Chine qui en assure 80% de l’offre mondiale.
Alors que les relations entre l’empire du Milieu et plusieurs pays occidentaux se sont tendues ces dernières années, l’UE cherche donc des sources d’approvisionnement alternatives pour éviter une crise majeure en cas de réduction des expéditions chinoises.
Pour la Namibie, ainsi que pour les autres pays africains qui disposent de ces ressources très demandées, les opportunités sont nombreuses. Cela passe déjà par une attention accrue pour la transformation locale, une problématique qui revient à chaque remontée de la demande et des prix des produits miniers.
« En principe, nous nous sommes mis d’accord sur les conditions, quels que soient les matériaux, nous allons les traiter ici », assure donc Tom Alweendo, à propos du partenariat entre son pays et l’UE.
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