La COVID-19 et les conflits en Ethiopie ont endigué les progrès réalisés par le pays en matière de développement, en particulier dans le secteur de la santé. Au plan climatique, les inondations plus importantes chaque année provoquent les déplacements massifs de populations et plusieurs décès.
Le gouvernement éthiopien bénéficiera de 745 millions $ de la part de la Banque mondiale destinés à renforcer son système de santé et apporter une réponse aux inondations dans le pays. L’annonce a été faite par la Banque mardi 13 décembre sur son site web.
Ce financement est constitué d’une subvention de 400 millions $ de l’Association internationale de développement (IDA), d’une de 45 millions $ de la Facilité de financement mondiale (GFF) et d’une autre de 300 millions $ du projet de gestion des inondations (FMP). Les deux premiers fonds serviront à « à améliorer les services de soins de santé essentiels et équitables tels que la santé reproductive, maternelle et infantile, ainsi que les services de nutrition » sur toute l’étendue du territoire. Les femmes et les enfants, considérés comme plus vulnérables, constitueront une cible prioritaire, précise le communiqué.
« Le projet de santé fournira à plus de 22 millions de femmes et d’enfants, y compris dans les zones touchées par le conflit et les personnes déplacées à l’intérieur du pays, des services de santé vitaux tels que la vaccination, le planning familial, l’accouchement assisté par du personnel qualifié, les soins prénatals et postnatals », a expliqué Ousmane Dione, le directeur pays du Groupe de la Banque mondiale pour l’Éthiopie, ajoutant que cela « permettra également de restaurer les installations endommagées par le conflit, donnant ainsi à des millions d’Éthiopiens la possibilité d’accéder à nouveau aux services dont ils ont cruellement besoin ».
Le programme FMP, de 300 millions $, permettra de « renforcer d’urgence la résilience de l’Éthiopie aux chocs liés au climat, ainsi qu’à améliorer sa capacité à mieux répondre aux catastrophes et aux risques d’inondation et à les gérer ». Plus concrètement, le projet vise, à terme, à renforcer les capacités des institutions et à améliorer leur aptitude à fournir des services de qualité. Il améliorera également la qualité des services hydrologiques, météorologiques et les systèmes d’alerte précoce des inondations. « Près de 34 millions de personnes vivant dans des communautés pauvres dans les bassins prioritaires des lacs Awash, Omo et de la vallée du Rift devraient bénéficier du FMP », annonce la Banque mondiale.
Selon les données de l’institution de Bretton Woods, en 2020, les inondations ont touché près d’un million d’Éthiopiens, déplacé près de 300 000 personnes et causé 288 décès. Les dommages aux biens, aux infrastructures et aux terres cultivées s’élevaient à près de 358 millions $, accentuant ainsi la gravité de la situation humanitaire dans le pays. Concernant la santé, la Banque estime que, dans les zones touchées par le conflit, près de 24 millions de personnes n’ont pas accès à des services de santé adéquats.
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