Le gouvernement centrafricain a organisé, le 6 février 2023, à Bangui, la cérémonie d’inauguration de la Dorsale à fibre optique nationale de la République centrafricaine (RCA) et de l’interconnexion avec la République du Congo. Soutenue sur les plans technique et financier par l’Union européenne (UE) et la Banque africaine de développement (BAD), cette Dorsale nationale est une composante du projet de la Dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (Central African Backbone - CAB).
À la cérémonie d’inauguration, présidée par le chef de l’État centrafricain Faustin-Archange Touadéra, étaient présents le représentant du ministre chargé des Télécommunications de la République du Congo, les officiels nationaux, ainsi que les représentants des missions diplomatiques et des organismes internationaux accrédités en Centrafrique, à l’instar, notamment, de Douglas Carpenter, ambassadeur, représentant de l’UE à la CEMAC, et de Mamady Souaré, le représentant de la Banque africaine de développement.
Le projet a permis l’installation et l’opérationnalisation de 935 kilomètres de fibre optique terrestre et sous-fluviale, qui constituent les premiers tronçons de la dorsale optique nationale et interconnectent la RCA, le Cameroun et le Congo voisins, dans la droite ligne des recommandations du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Ces liaisons optiques traversent les principales villes situées sur le corridor routier Bangui-Douala (Bossembélé, Yaloké, Baoro, etc.), avant de descendre vers Berberati et de se diviser en deux bretelles pour les interconnexions avec le Cameroun (via Gamboula) et le Congo (via Bomassa).
Le projet de dorsale nationale en RCA englobe également – entre autres – la construction et l’opérationnalisation d’un Centre de formation digitale et d’un incubateur au sein de l’université de Bangui, ainsi qu’une plateforme de cybersécurité et de certification électronique. Une assistance technique spécifique a également été offerte au ministère centrafricain de l’Économie numérique, des Postes et Télécommunications pour la création de l’Agence centrafricaine de développement du digital, qui jouera un rôle clé dans le déploiement de la stratégie de digitalisation nationale.
Cette dorsale contribuera à la diversification de l’économie centrafricaine.
Exécuté entre 2018 et 2023, le projet aidera à augmenter les recettes fiscales et à réduire le coût des transactions économiques et sociales, outre favoriser le désenclavement numérique des zones rurales et l’intégration régionale. Ce, grâce à cette infrastructure à fibre optique qui ouvre un accès aux pays limitrophes (Cameroun et Congo) et à la revivification du pacte social, avec la création d’opportunités d’emploi, pour les jeunes en particulier.
Maillon du plus vaste projet régional de la Dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (que la Banque africaine de développement finance également), ce volet de la dorsale en République centrafricaine vient compléter les composantes du Cameroun et du Congo. Il s’inscrit aussi dans la continuité du projet de Dorsale transsaharienne à fibre optique, cofinancé par l’Union européenne et la Banque africaine de développement, dont la première phase doit interconnecter trois blocs régionaux, que sont l’Afrique du Nord (Algérie), l’Afrique centrale (Tchad) et l’Afrique de l’Ouest (Niger, Nigéria, Burkina Faso et Bénin).
« Ce projet s’inscrit pleinement dans notre stratégie Global Gateway d’investissements durables dans les infrastructures. Avec le paquet d’investissement Global Gateway Afrique-Europe, nous soutenons l’Afrique dans sa relance et sa transformation, et en particulier dans l’accélération de la transition verte et numérique, a déclaré la commissaire européenne pour les Partenariats internationaux Jutta Urpilainen. La dorsale optique inaugurée aujourd’hui est un modèle pour les futurs projets de grande envergure que nous mettons en œuvre avec Global Gateway, dans la région, en Afrique et au-delà dans le monde ».
« Le cofinancement des bailleurs [UE et BAD] a permis de mettre en place à la fois les infrastructures optiques requises et la gouvernance adéquate, avec la création et l’opérationnalisation imminente de l’Agence centrafricaine de développement du digital, et le recrutement d’un opérateur privé pour exercer un effet levier sur les capitaux et l’expertise privés, aux fins de pérennité et de mise à profit des investissements consentis pour les populations de Centrafrique et de toute la sous-région », a indiqué l’ambassadeur de l’Union européenne, Douglas Carpenter.
Avant d’ajouter : « Nous espérons que ce projet n’est qu’un premier pas vers le désenclavement et la stabilisation progressifs du pays, surtout dans les zones rurales, et qu’il permettra d’attirer d’autres investissements durables publiques et privés, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’accès aux services financiers et sociaux ».
Le représentant-pays de la Banque africaine de développement a souligné que « ce projet phare permettra de mettre un terme définitif à l’enclavement digital de la RCA, en l’arrimant aux câbles sous-marins internationaux qui ont des points d’atterrage dans les pays voisins côtiers ».
Avant d’ajouter : « les premiers tronçons réalisés dans ce projet sont le début d’extensions futures dans les infrastructures digitales, qui consacreront le rôle de hub de la RCA dans les flux de données entre les différents blocs régionaux, qui sont appelés à se développer significativement au cours des prochaines années, à la faveur de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine ».
Mamady Souaré a réaffirmé « la détermination de la banque à œuvrer à l’intégration digitale de notre continent, en collaboration avec son partenaire de choix qu’est l’UE, car c’est la seule voie possible pour mettre en place un ensemble économique suffisamment intégré pour relever les défis économiques, sanitaires, écologiques, etc. d’ampleur planétaire ».
Source : African Development Bank Group (AfDB)
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