800px Uganda Development
#Actualite #Cooperation #Economie #Gouvernement #Securite #Afrique #BurkinaFaso #Guinee #Mali
Agence Ecofin
3 mars 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 3 Mars 2023 à 08:00

Après des putschs successifs, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée ont à leurs têtes des militaires dont les priorités vont de la sécurité au développement économique. Depuis plusieurs mois, les 3 pays ont entamé un rapprochement laissant présager un nouvel axe de coopération dans la région.

Le 9 février 2022, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée ont tenu une rencontre tripartite à Ouagadougou. L’objectif affiché était d’échanger et définir une stratégie commune face aux sanctions que subissent les 3 pays suite aux changements politiques inconstitutionnels qu’ils ont connus.

Les 3 chefs de la diplomatie ont, dans une déclaration, « convenu de mutualiser leurs efforts et d’entreprendre des initiatives communes pour la levée des mesures de suspension et autres restrictions » imposées par la CEDEAO et l’Union africaine (UA). Abdoulaye Diop (Mali), Morissanda Kouyaté (Guinée) et Olivia Rouamba (Burkina Faso) ont indiqué que cette stratégie vise à rendre « plus audible les réclamations et requêtes » de leurs peuples.

Si cette première rencontre semble d’abord placée sous le signe d’une réponse collective aux sanctions des institutions régionales, des observateurs estiment qu’elle pourrait être un prémice à la création d’un véritable axe Burkina – Mali – Guinée au Sahel. En effet, depuis les coups d’État qui ont entraîné l’arrivée au pouvoir des militaires Assimi Goita au Mali, Mamady Doumbouya en Guinée et Ibrahim Traoré au Burkina Faso, les 3 pays semblent avoir adopté une stratégie de rapprochement diplomatique prévue pour être étendue aux domaines économique et militaire.

C’est au Mali que l’actuel président guinéen avait effectué son premier voyage à l’étranger en septembre 2022. Depuis leur arrivée au pouvoir, les militaires burkinabés ont plusieurs fois souligné l’importance de l’aide malienne dans leur lutte contre les groupes terroristes, et leur intention de renforcer les investissements bilatéraux.

Début février, les Premiers ministres burkinabé et malien ont d’ailleurs poussé ces perspectives de coopération plus loin en annonçant la possible mise en place d’une fédération Mali-Burkina. Une décision visant selon eux à leur permettre de « regarder dans la même direction ».

Quel rôle pour Moscou ?

Unis pour l’instant face aux sanctions qu’ils subissent de la part des organisations multilatérales dont ils sont membres, la Guinée, le Mali et le Burkina pourraient bénéficier d’un soutien de poids pour la construction d’un axe de coopération dans la région du Sahel : la Russie. Déjà militairement présent au Mali, Moscou est de plus en plus cité comme un potentiel allié de Ouagadougou qui vient d’exiger, comme Bamako il y a un an, le départ des militaires français de son territoire. 

La rencontre tripartite a d’ailleurs eu lieu 2 jours après la visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au Mali, où il a réaffirmé l’intention de Kremlin d’intensifier sa coopération avec les autorités maliennes.

Allié historique de la Guinée, la Russie semble avoir entamé une stratégie d’approche envers Conakry. Selon certains médias, plusieurs rencontres auraient déjà eu lieu entre les autorités des deux pays depuis l’arrivée au pouvoir de Mamady Doumbouya, et les relations semblent être au beau fixe.

Avec leurs importantes ressources minières, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso représentent des alliés de poids pour une Russie qui veut étendre sa coopération au-delà des volets militaire et diplomatique. Si aucune grande annonce n’a encore été faite concernant les deux derniers, d’aucuns estiment que le Kremlin prépare le terrain pour s’installer économiquement et diplomatiquement dans une zone qui était jusque-là considérée comme faisant partie du “pré-carré français“.

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *