Praia Manioc
#Economie #Investissements
Agence Ecofin
26 juillet 2023 Dernière mise à jour le Mercredi 26 Juillet 2023 à 12:24

Pour atteindre ces objectifs, le pays compte sur l’appui de son secteur privé ainsi que de ses partenaires financiers et techniques, mais aussi sur ses atouts notables qui lui permettent de s’inscrire dans une dynamique agro-industrielle et agro-polaire pour les filières ciblées.

Au Togo, le gouvernement et Le ministère togolais de l’Agriculture et le Conseil Interprofessionnel de la Filière Plantes à Racines et Tubercules (CIF PRT) ont établi dans leur Plan d’Action d’Investissement 2024-2028, que le gouvernement et ses partenaires devront mobiliser 2,34 milliards FCFA pour le renforcement des filières tubercules sur les 5 prochaines années, notamment l’igname, la patate douce, le manioc et le tarot.

L’objectif global est d’accroître de 15% la production nationale de PRT dans ce délai et d’atteindre un niveau de transformation de 10% d’ici 2028. Les objectifs spécifiques comprennent l’amélioration de la productivité et de la qualité des productions, la valorisation des produits et l’optimisation des circuits de commercialisation, ainsi que le renforcement de la gouvernance et des mécanismes de financement de ces filières.

Le document publié en mai révèle un plan d’action en 3 axes. Le 1er, qui concerne l’amélioration de la productivité et de la qualité des produits, représente une facture de 755 millions FCFA, dont 306,5 millions FCFA devraient être pourvus par l’État. L’axe 2, concernant la valorisation et la commercialisation des produits PRT, nécessitera un investissement de 726 millions FCFA, dont 106,25 millions FCFA attendus de l’Etat.

Enfin, le 3ème axe, dédié au renforcement de la gouvernance et des mécanismes de financement des filières, nécessite un financement de 865,2 millions FCFA, dont 202,5 millions FCFA sont attendus de l’État. Le secteur privé et les partenaires techniques et financiers devraient couvrir le reste des coûts du programme, qui intervient dans un contexte de hausse de la production et de la demande nationales.

La campagne agricole 2022-2023 a ainsi enregistré une augmentation de production de 2% par rapport à la précédente, passant de 2,19 millions de tonnes à 2,23 millions t. Plus précisément, la production de manioc est passée de 1,20 million t à 1,22 million t, celle de l’igname d’environ 960 000 t à environ 984 000 t, tandis que la patate douce et le tarot ont aussi légèrement augmenté.

La filière fonio bénéficie également de l’intérêt du ministère, qui a annoncé que « le but est de doubler la production actuelle de fonio pour atteindre au moins 10 000 tonnes paddy de qualité, afin de répondre à la fois à la demande locale et extérieure d’ici 2028 ». Le projet, qui intègre une composante suivi-évaluation, devrait nécessiter un peu plus de 5 milliards FCFA.

La production nationale de fonio, 5ème céréale la plus consommée au Togo après le maïs, le sorgho, le mil et le riz, s’est élevée à 4 471 tonnes pour 5 200 hectares cultivés au cours de la campagne 2022-2023, selon la Direction des Statistiques Agricoles (DSID).

Enfin, l’Etat togolais a aussi des plans d’investissement pour les filières fruitières mangue et ananas. La mangue devrait ainsi bénéficier de 1,715 milliard FCFA, fournis à un peu plus de 25% (438,6 millions FCFA) lui et ses partenaires, tandis que 49% du financement (840,9 millions FCFA) est attendu du secteur privé. Le programme quinquennal vise à aménager 500 hectares en Zones d’Aménagement Agricole Planifiées pour planter près de 773 000 manguiers. Deux ZAAP additionnelles de 100 hectares chacune sont également prévues. Selon les données officielles, la production togolaise de mangues en 2022 est estimée à 50 500 tonnes, par 718 producteurs recensés.

Pour l’ananas, un investissement total de 9,5 milliards FCFA est prévu pour doubler la production, la faisant passer de 44 391 tonnes à 88 782 t d’ici 2028. Il s’agit aussi d’accroître la transformation locale en en portant le taux à au moins 75%, contre 35% actuellement. L’État, le Conseil interprofessionnel de la filière ananas au Togo et des partenaires techniques et financiers devraient être les pourvoyeurs du financement.

A part l’amélioration du cadre institutionnel et de la gouvernance de la filière, le plan vise à promouvoir des modes de production durables qui garantissent de meilleurs revenus aux exploitants locaux, et à leur faciliter l’accès aux marchés. « La chaîne de valeur ananas est encore peu développée, mais elle offre des perspectives intéressantes pour l’économie agricole togolaise à condition que les acteurs se mobilisent pour la renforcer » a commenté le ministère.

L’ananas togolais peut capitaliser sur des avantages qu’il possède par rapport aux pays producteurs concurrents, tels que son arôme et son goût réputés. Le pays dispose d’une capacité conséquente d’extension de la culture et est bien en vue sur le marché des produits bio en forte demande. Selon des données de la GIZ, la production d’ananas bio représente actuellement 76% du total national contre 24% pour la production conventionnelle. Les rendements varient quant à eux de 40 à 50 tonnes par hectare, pour une production nationale de 44 391 t.

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