La croissance économique de l'Afrique subsaharienne devrait ralentir cette année selon la Banque mondiale, en raison de la faible croissance des plus grandes économies de cette aire géographique, à savoir l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Angola.
La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir à 2,5% en 2023 contre 3,6% en 2022, selon un communiqué de la Banque mondiale. Dans son dernier rapport « Africa’s Pulse », l’institution affirme que l’instabilité croissante, la faible croissance des plus grandes économies de la zone et l’incertitude persistante de l’économie mondiale ont pesé sur lesdites perspectives de croissance.
L’économie de l’Afrique du Sud, pays le plus industrialisé de cette aire géographique, ne devrait croître que de 0,5% cette année, en raison de la crise énergétique à laquelle le pays est confronté. Les principaux producteurs de pétrole, à savoir le Nigeria et l’Angola, verront leur croissance ralentir à 2,9% et 1,3% respectivement, à cause de la baisse des prix internationaux et des pressions monétaires affectant les activités pétrolières et non pétrolières.
La région subsaharienne du continent est aussi frappée par des attaques terroristes, des conflits internes et des coups d’Etat, entraînant des sanctions qui en ont perturbé l’activité économique. Plus de la moitié de ses pays (28 sur 48) ont vu leurs estimations de croissance pour 2023 revues à la baisse.
L’activité économique du Soudan affiche une contraction de 12% cette année en raison du conflit interne qui a interrompu la production, détruit le capital humain et paralysé les capacités de l’État. « Si l’on exclut le Soudan, la région devrait connaître une croissance de 3,1 % en 2023 » précise le rapport.
Pour la croissance économique des institutions d’intégration régionale, celle de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) devrait s’établir à 4,9 %, tandis que celle de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) devrait croître à 5,1%. Dans le rapport, l’inflation globale en Afrique subsaharienne affiche une baisse à 7,3% cette année contre 9,3% en 2022. Bien que plusieurs banques centrales de la zone ont décidé de durcir leur politique monétaire, ce taux reste toutefois supérieur aux objectifs dans la plupart des pays.
Au niveau de la dette, la part des pays de la région éligibles à l’Agence internationale de développement (IDA) et qui présentent un risque élevé ou qui sont déjà en situation de surendettement est passée de 27% en 2015 à 55% à fin juin 2023, indique la Banque. Les risques de surendettement ont augmenté de manière significative en raison de la hausse des niveaux d’endettement et de l’augmentation des emprunts non concessionnels, exacerbée par la crise de la Covid-19.
Il faut noter que les créanciers bilatéraux et commerciaux non membres du Club de Paris sont devenus des sources majeures de la dette souveraine de l’Afrique, en particulier la Chine. La part de la dette de l’Empire du Milieu est passée de seulement 1% au milieu des années 2000 à 14% de la dette extérieure totale en 2021, selon les données de la Banque africaine de développement (BAD).
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