Le rapport souligne que l’octroi de plus de 50% des prêts chinois à des banques multilatérales et nationales africaines se situe dans le cadre d’une stratégie d'atténuation des risques, qui vise à limiter l’exposition de Pékin aux problèmes d'endettement des pays africains.
Les prêts accordés par la Chine aux pays africains en 2023 ont atteint leur plus haut niveau depuis 2019, pour s’établir à 4,61 milliards de dollars, selon un rapport publié le mercredi 28 août 2024, par le Global Development Policy Center, un think tank rattaché à l’Université de Boston (Etats-Unis).
Intitulé « Relative Risk and the Rate of Return: Chinese Loans to Africa Database, 2000-2023 », ce rapport représente une mise à jour de la base de données relative aux prêts chinois à l’Afrique (China Loans to Africa, CLA), un projet interactif géré par le Global Development Policy Center, qui suit depuis l’an 2000 les engagements de prêts des banques publiques et commerciales ainsi que des entités publiques chinoises en direction des gouvernements africains, des entreprises publiques et des institutions multilatérales régionales.
Le montant des prêts accordés par Pékin aux pays du continent durant l’année écoulée est en forte hausse par rapport à l’année 2022 (994,48 millions de dollars).
Il reste cependant bien en deçà des niveaux enregistrés lors des six premières années ayant suivi le lancement de l’initiative des « Nouvelles routes de la soie » (2013-2018), au cours desquelles les prêts servis par l’empire du Milieu au continent ont dépassé la barre de 10 milliards de dollars par an. Cela traduit l’adoption d’une approche plus prudente dans un contexte marqué par une hausse de l’endettement des pays africains et des difficultés économiques intérieures en Chine.
Le rapport souligne dans ce cadre que plus de 50% du montant total des prêts décaissés par Pékin en faveur de l’Afrique en 2023, soit 2,59 milliards de dollars, ont été accordés à des banques multilatérales africaines, ainsi qu’à des banques nationales égyptiennes. Ce taux tranche avec celui enregistré durant la période 2000-2022, lorsque 5,29 % des prêts en moyenne ont été servis à des banques multilatérales et/ou nationales.
L’accent mis par les prêteurs chinois sur les institutions financières africaines durant l’année écoulée représente une stratégie d’atténuation des risques, qui vise à limiter leur exposition aux problèmes d’endettement des pays africains.
Le rapport indique par ailleurs que les bailleurs de fonds chinois ont accordé entre 2000 et 2023, 1306 prêts d’une valeur globale de 182,28 milliards de dollars à 49 gouvernements africains et 7 institutions financières régionales.
La ventilation sectorielle de ces prêts débloqués au cours des 23 dernières années montre que le secteur de l’énergie tient le haut du pavé (62,72 milliards de dollars), devant le transport (52,65 milliards), les technologies de l’information et de la communication (15,67 milliards de dollars) et les services financiers (11,98 milliards de dollars).
Les cinq premiers pays bénéficiaires de prêts chinois entre 2000 et 2023 sont l’Angola, l’Ethiopie, l’Egypte, le Nigeria et le Kenya.
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