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Agence Ecofin
20 septembre 2024 Dernière mise à jour le Vendredi 20 Septembre 2024 à 07:29

En Afrique, les importations de blé dépassent chaque année les 55 millions de tonnes. Sur ce marché, la concurrence s’est renforcée depuis près de 10 ans aussi bien dans la zone subsaharienne que dans le nord avec le développement des exportations des pays de la mer Noire.

La récolte française de blé annoncée historiquement basse en 2024 devrait accélérer le mouvement d’ores et déjà en cours de la réduction de l’importance du pays européen dans l’approvisionnement céréalier du continent africain. C’est ce qu’a confié à l’Agence Ecofin, François Luguenot, analyste indépendant des marchés agricoles.

Pour l’actuelle campagne, la production de blé tendre de l’Hexagone est estimée à 26,3 millions de tonnes soit un recul de 25 %, par rapport à 2023 et le plus bas niveau depuis 1983.

Avec cette baisse qui devrait induire une contraction des volumes exportés notamment vers l’Afrique, M. Luguenot estime que le rapport de force sera davantage repositionné en faveur de ses concurrents situés dans la région de la mer Noire. 

Déjà en 2016, la faiblesse de la production française avait notamment favorisé l’émergence du blé russe notamment en Afrique du Nord et dans d’autres pays au sud du Sahara, qui payaient traditionnellement une prime à l’origine française. 

« Les acheteurs exclusifs de blé français pour certains ont dû se tourner vers d’autres sources et à cette occasion ils ont découvert qu’il y avait d’autres origines qui étaient très intéressantes et en particulier du côté de la mer Noire.  Donc, cette année, la tendance va vraisemblablement s’accentuer pour de simples raisons quantitatives », estime l’expert. 

Si la nouvelle campagne semble donc à nouveau limitée en perspectives à l’export pour la France, en ce qui concerne le volume comme en 2016, l’analyste souligne que du point de vue de la qualité, le blé tricolore pourrait toutefois continuer à bénéficier d’un certain intérêt en raison de critères relatifs aux propriétés mécaniques de la pâte, couramment employée par les meuniers et les boulangers. 

« Il est intéressant de noter que la qualité du blé français semble satisfaisante. Donc même s’il y en a moins, il devrait pouvoir satisfaire les besoins des meuniers et boulangers des pays importateurs qui sont habitués à certaines caractéristiques de ce blé français aussi bien en termes de propriété analytique comme le taux de protéines, l’humidité mais également en termes de qualité boulangère », détaille M. Luguenot.

Selon les données de la plateforme TradeMap, la France a exporté 5,4 millions de tonnes de blé vers l’Afrique en 2023, soit près de 40 % de ses ventes globales sur le marché mondial. Sur ce total, le Maroc a absorbé 2,2 millions de tonnes contre 608 000 tonnes pour l’Algérie et 379 629 tonnes pour l’Égypte.

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