Juba South Sudan 2019
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Agence Ecofin
4 mars 2025 Dernière mise à jour le Mardi 4 Mars 2025 à 07:00

La guerre civile qui a éclaté au Soudan voisin en avril 2023 a paralysé l’un des principaux oléoducs par lequel transite l’essentiel du brut sud-soudanais, privant le pays d’importantes recettes budgétaires. Attendue pour fin mars ou début avril prochain, la remise en service de ce pipeline devrait permettre à Djouba de voir le bout du tunnel.

La croissance du PIB réel du Soudan du Sud devrait atteindre 17% en 2025, après une contraction de 24,5% durant l’année écoulée, grâce notamment à la reprise de la production et des exportations de pétrole qui avaient été largement réduites par la rupture d’un oléoduc stratégique en février 2024, a estimé Fitch Solutions dans un rapport publié le vendredi 31 janvier 2025.

Intitulé « South Sudan to exit recession in 2025 as oil output begins to recover », le rapport rappelle que l’un des deux oléoducs transportant le pétrole sud-soudanais depuis les champs pétroliers du pays jusqu’à Port-Soudan, sur la mer Rouge, s’est rompu il y a environ un an, en raison de la guerre que se mènent les généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdan Daglo au Soudan voisin.

Alors que le pétrole représente environ 90% des exportations de ce pays enclavé, la fermeture de l’oléoduc baptisé Petrodar a aggravé la crise économique, entraînant une envolée de l’inflation et l’effondrement de la monnaie locale face au dollar.

Selon le gouvernement du Soudan du Sud, cet oléoduc a été réparé et les exportations de brut sont attendues pour fin mars ou début avril prochain. Dans cette optique, Djouba avait annoncé, le mardi 7 janvier dernier, la relance de sa production de pétrole.

« Etant donné que le pétrole représente la quasi-totalité des exportations du Soudan du Sud et de ses recettes budgétaires, nous pensons que la reprise progressive des flux de pétrole via l’oléoduc Petrodar stimulera la croissance économique en 2025 », a souligné Fitch Solutions.

Lorsqu’il s’est séparé du Soudan en 2011 après une guerre de sécession de plusieurs décennies, le Soudan du Sud a hérité de plus des trois-quarts des réserves de pétrole soudanaises. Mais les cinq années de guerre civile qui ont suivi (2013-2018) ont ruiné son économie.

Celle-ci n’a pu se diversifier et dépend presque entièrement du pétrole.

Les volumes d’exportation de pétrole se sont effondrés suite à la rupture de l’oléoduc Petrodar par lequel transitaient 110 000 barils par jour de brut. Ces volumes sont passés de 186 000 b/j en janvier 2024 à 58 000 b/j en décembre de la même année.

L’objectif du gouvernement est désormais d’atteindre une production de 90 000 b/j durant les six premiers mois.

Filiale de l’agence de notation Fitch Ratings spécialisée dans la recherche et l’analyse des données financières, Fitch Solutions note dans ce cadre que la reprise progressive des exportations de brut devrait se traduire par une augmentation des dépenses publiques et de la consommation des ménages ainsi que par une appréciation de la livre sud-soudanaise par rapport au billet vert.

L’inflation devrait, quant à elle, tomber à 30% en glissement annuel d’ici fin 2025, contre 115% à fin 2024.

Les perspectives économiques du Soudan du Sud restent cependant exposées à des risques baissiers liés notamment au fait que les infrastructures pétrolières du pays passent par le Soudan voisin, où les combats à grande échelle et les pénuries de carburant resteront une menace pour les exportations.

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