Depuis plusieurs années, le Cameroun et la Banque mondiale collaborent pour renforcer la stabilité économique du pays. La mise en œuvre de réformes cruciales pour garantir la soutenabilité budgétaire et la fourniture de services sociaux fait partie des objectifs immédiats.
Le Cameroun recevra un prêt de 400 millions $ de la part du Groupe de la Banque mondiale. Ces fonds visent à améliorer la gestion et la transparence des finances publiques, tout en soutenant une croissance économique durable et inclusive à travers deux opérations.
La première opération : « Financement des politiques de développement pour la soutenabilité budgétaire et la croissance inclusive et durable (DPF) » vise à renforcer la résilience budgétaire, à promouvoir un développement équitable et à soutenir une croissance durable et inclusive.
Ce financement, couvrant la période 2022-2026, a pour objectif d’aider le pays à relever les défis économiques et climatiques tout en améliorant la gouvernance financière et les infrastructures.
« L’économie du Cameroun est confrontée à des pressions budgétaires et de financement extérieur croissantes. L’appui de la Banque mondiale aidera à mettre en œuvre des réformes cruciales pour garantir la soutenabilité budgétaire et la fourniture de services sociaux, tout en jetant les bases du développement d’infrastructures durables », a déclaré Cheick Fantamady Kanté, directeur de division de la Banque mondiale pour le Cameroun.
Ce programme vise à améliorer la gestion des finances publiques, renforcer la décentralisation et développer des infrastructures pour faire du Cameroun un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035.
Il devrait permettre également d’optimiser l’allocation des ressources en faveur des plus démunis, d’accroître l’efficacité des dépenses et la mobilisation de fonds grâce à une meilleure gestion du Trésor, une performance accrue des entreprises publiques et la promotion des paiements électroniques.
Dénommée « IMPACT (Améliorer la performance, la responsabilité et la transparence) », la seconde opération vise à optimiser la mobilisation des ressources internes et l’efficacité des dépenses publiques. Ce programme se concentre sur des secteurs clés comme la santé et l’approvisionnement en eau, tout en renforçant la transparence fiscale et la gestion des entreprises publiques. Il devrait également permettre de renforcer la responsabilité de l’Etat dans l’utilisation des ressources, tout en prenant en compte les enjeux climatiques et de genre.
Il faut souligner que malgré ses ressources naturelles abondantes et une population dynamique, le Cameroun cherche encore à accélérer sa croissance vers une économie durable.
Bien que la croissance ait progressé à 3,9% en 2024 par rapport à 3,3% en 2023, selon les chiffres du FMI, des défis persistants tels que l’insuffisance des investissements publics, la hausse des prix et des tensions sécuritaires continuent d’entraver son développement.
Un autre défi majeur réside dans la faible mobilisation des ressources fiscales, limitant le financement des services publics. Pour y remédier, l’Etat a lancé des réformes visant à améliorer la transparence et l’efficacité des finances publiques, à travers le Plan stratégique de réformes 2024-2027.
Ces efforts commencent à porter leurs fruits : la note de transparence budgétaire est passée de 34/100 en 2021 à 50/100 en 2023, faisant du pays le troisième en Afrique, selon l’enquête sur le budget ouvert (EBO).
Cependant, des lacunes persistent, notamment en matière d’efficacité des dépenses. Une tendance que les autorités espèrent inverser grâce à l’appui de partenaires techniques tels que la Banque mondiale.
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