L’Ethiopie a officiellement lancé une initiative de cinq ans visant à identifier et cartographier l’ensemble de ses ressources en eaux souterraines, un projet, décrit comme crucial pour la gestion durable de l’eau et la planification des ressources 

Le 28 avril 2025, l’Ethiopie a officiellement lancé une initiative de cinq ans visant à identifier et cartographier l’ensemble de ses ressources en eaux souterraines. Ce projet, décrit comme crucial pour la gestion durable de l’eau et la planification des ressources, entend mener une enquête approfondie sur la disponibilité, la distribution et la qualité des nappes souterraines, a indiqué Habtamu Itefa (photo), ministre de l’Eau et de l’Energie.

Cette initiative a pour objectif principal d’analyser comment exploiter et développer efficacement ces ressources afin de soutenir les futurs projets de gestion durable de l’eau et de répondre aux besoins grandissants de la population.

« Bien que les eaux souterraines soient abondantes, leur qualité reste un défi. Certaines zones présentent des concentrations élevées de fluorure, de chlorure et d’autres produits chimiques qui compliquent leur utilisation », a précisé M. Itefa. Il a souligné l’importance d’une cartographie précise pour mieux orienter les futurs projets d’aménagement et d’amélioration de ces ressources vitales.

L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique (126,5 millions d’habitants en 2023 selon la Banque mondiale) est majoritairement rurale, avec plus de 80% de sa population vivant en milieu rural. Le pays possède d’abondantes ressources en eau, assurant 90% de l’approvisionnement domestique. Toutefois, sa distribution reste inégale et imprévisible, provoquant des sécheresses chroniques et dévastatrices.

La majorité de la population rurale dépend des eaux souterraines, souvent exploitées artisanalement, sans contrôle rigoureux de leur qualité chimique. Actuellement, les données disponibles ne couvrent que 17% du territoire, selon le ministère de l’Eau et de l’Energie, illustrant l’urgence d’une meilleure connaissance et d’investissements accrus.

Dans ce contexte, le gouvernement éthiopien multiplie les efforts pour moderniser le secteur de l’eau, à travers la mise en place de politiques nationales de gestion intégrée des ressources hydriques et la construction d’infrastructures dans le secteur.

Le lancement de cette initiative de cartographie complète constitue une étape majeure. Pour la première fois, l’Ethiopie pourra se doter d’une base de données nationale fiable sur ses eaux souterraines, outil indispensable pour planifier des projets d’approvisionnement, prévenir la surexploitation et mieux anticiper les sécheresses. Déjà en 2022, l’Agence française de développement (AFD) avait contribué à une première cartographie partielle. De son côté, le Fonds africain de développement a fait un don de 46 millions de dollars pour améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement des communautés pastorales de la région de Borana.