La transformation numérique est une priorité du gouvernement pour soutenir le développement socio-économique dans les années à venir. Cette transformation touche tous les secteurs, dont l’éducation.
Le gouvernement éthiopien poursuit ses efforts en faveur de la transformation numérique de l’éducation nationale. Belete Molla, ministre de l’Innovation et de la Technologie, a appelé la semaine dernière à une mobilisation active du secteur privé, en particulier des start-up technologiques, afin de proposer des solutions innovantes à cet effet.
L’appel a été lancé lors de la Semaine de l’EdTech 2025, organisée les mercredi 11 et jeudi 12 juin à Addis-Abeba. Coorganisé par Reach for Change, la Fondation Mastercard et le ministère de l’Éducation, l’événement vise à promouvoir les solutions technologiques innovantes locales pour améliorer l’accès, la qualité et l’équité de l’éducation en Éthiopie.
Dans ce cadre, le gouvernement éthiopien a lancé en mars 2023 une stratégie nationale quinquennale pour la numérisation de l’éducation. L’exécutif travaille également avec des institutions comme l’UNICEF et la Fondation Mastercard. De plus, dans la stratégie nationale de transformation numérique, 18 millions USD sont prévus pour la connectivité haut débit de certaines institutions éducatives, en partenariat avec EthERNet, le Réseau national de recherche et d’éducation de l’Éthiopie, qui relève du ministère de l’Éducation.
Le partenariat public-privé est d’ailleurs recommandé dans « Digital Education Strategy and Implementation Plan 2023–2028 ». « La mise en œuvre de la stratégie globale d’éducation numérique nécessite des ressources importantes, ce qui rend indispensable une coopération étroite entre le gouvernement et le secteur privé. À travers des accords de PPP appropriés, cette collaboration vise à mobiliser les entreprises privées pour innover, mener des recherches et développer des solutions technologiques numériques contribuant à la réalisation des objectifs stratégiques du pays en matière d’éducation numérique », peut-on lire dans le document.
À travers ces efforts, le gouvernement éthiopien veut mettre à profit les TIC dans le secteur de l’éducation pour améliorer la qualité, la pertinence, l’équité et l’accessibilité de l’enseignement pour tous, y compris les réfugiés, et pour rassembler les parties prenantes au sein d’écosystèmes et de plateformes numériques. Cette approche est notamment soutenue par l’Organisation de coopération et de développement (OCDE), qui estime que la digitalisation peut améliorer l’apprentissage des élèves, soutenir les enseignants dans leur pédagogie et éclairer la prise de décision à tous les niveaux du système éducatif.
Cependant, malgré les efforts engagés, la transformation numérique du secteur éducatif éthiopien reste à un stade préliminaire. Pour qu’elle porte pleinement ses fruits, il faudra aussi surmonter plusieurs défis communs à de nombreux pays africains. Parmi eux figurent l’accès encore très inégal aux infrastructures, en particulier dans les écoles rurales souvent privées d’électricité, de connexion Internet ou d’équipements de base ; la faible préparation des enseignants à l’usage pédagogique des TIC, faute de formation adéquate, ou encore les fortes inégalités d’accès au numérique entre élèves, liées au milieu social, au genre ou à la langue.
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