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#Energie #Solaire #Afrique
Agence Ecofin
24 juin 2025 Dernière mise à jour le Mardi 24 Juin 2025 à 15:57

Alors que plusieurs pays africains veulent concilier accès à l’électricité et transition énergétique, l’option solaire avec stockage émerge comme solution stratégique. Elle attire aussi bien les États que les industriels en quête de solutions locales, fiables et adaptées aux contraintes infrastructurelles.

La multiplication des projets solaires couplés à des systèmes de stockage en batteries en Afrique marque une évolution significative dans les stratégies énergétiques du continent. En associant production photovoltaïque et stockage, plusieurs pays du continent cherchent à renforcer la stabilité de leur approvisionnement en électricité, à mieux répondre à la demande et à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, en intégrant davantage le renouvelable.

Le 22 mai 2025, AXIAN Energy lançait les travaux de la centrale NEA Kolda au Sénégal. Le projet comprend une centrale solaire de 60 MW associée à un système de stockage de 72 MWh. Ce type de couplage devient progressivement un standard. En République démocratique du Congo, la mine de Kamoa-Kakula – l’un des plus grands sites cuprifères du monde – sera alimentée par 222 MWp de solaire et 526 MWh de stockage.

En Égypte, Egypt Aluminium a récemment conclu un contrat de 25 ans pour 1,1 GW de solaire avec 200 MWh de batteries. En Afrique du Sud, deux projets d’AMEA Power dépassant chacun 300 MWh ont été attribués dans le cadre du programme public de stockage sur batteries (BESIPPPP).

Cette évolution repose sur un constat technique. Le solaire seul reste tributaire des heures d’ensoleillement, tandis que l’ajout de batteries permet d’étendre la disponibilité de l’énergie au-delà des heures diurnes, d’absorber les pics de consommation et de mieux répartir l’électricité selon les besoins. Ces solutions permettent également d’optimiser les capacités existantes du réseau en différant ou en réduisant les investissements souvent couteux dans de nouvelles infrastructures de transport.

Le rapport « Solar electricity every hour of every day is here and it changes everything », publié en juin par EMBER, souligne que cette combinaison repose sur des technologies matures, notamment les batteries lithium fer phosphate (LFP), reconnues pour leur coût réduit, leur sécurité et leur durabilité.

Le rapport indique que jusqu’à cinq fois plus de panneaux peuvent être installés pour une même capacité réseau lorsque le solaire est couplé à des batteries. EMBER note également que plus de 3000 GW de projets renouvelables sont actuellement bloqués dans le monde en attente de raccordement, et que le stockage pourrait contribuer à lever ces contraintes.

Sans constituer à ce stade une solution universelle, l’association solaire-batteries représente pour de nombreux pays africains un levier concret de souveraineté énergétique. Les projets en cours témoignent d’un intérêt croissant pour des modèles plus flexibles, mieux adaptés aux contraintes locales et moins exposés aux chocs extérieurs.

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