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Agence Ecofin
24 juin 2025 Dernière mise à jour le Mardi 24 Juin 2025 à 11:36

Avec 8283 tonnes en 2023, la Namibie est le troisième producteur mondial d’uranium. Forte de ce statut, elle veut mieux valoriser cette ressource, misant notamment sur le développement d’une chaîne locale de transformation.

Le 20 juin, l’Agence de développement industriel de Namibie (NIDA) a signé un protocole d’accord avec la société américaine NANO Nuclear Energy, en vue de « valoriser significativement les ressources en uranium » du pays. Avec cette initiative, les États-Unis rejoignent ainsi la Russie et la Chine parmi les partenaires potentiels ciblés par la Namibie pour concrétiser ses ambitions de transformation locale de yellowcake.

Premier producteur africain d’uranium, la Namibie fournit 10% de l’offre mondiale et multiplie les initiatives pour ajouter de la valeur à cette ressource. Plus tôt en janvier, l’ancien président namibien Nangola Mbumba avait réitéré cette vision auprès du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Une démarche similaire adoptée par la nouvelle présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah lors de sa rencontre avec le vice-Premier ministre russe Yury Trutnev. La dirigeante a notamment soulevé l’idée d’un partenariat avec la Russie en matière de nucléaire, en particulier pour la valorisation des ressources naturelles de la Namibie. 

Il faut dire que l’idée d’un rapprochement avec ces trois différentes puissances dans le secteur du nucléaire n’est pas vraiment anodine. La Chine, principal investisseur étranger dans l’industrie uranifère namibienne (avec des intérêts dans les mines Rossing et Husab), investit aussi activement dans le déploiement de son parc nucléaire. Selon l’AIE, le géant chinois abritait à lui seul la moitié des 63 réacteurs nucléaires en construction dans le monde fin 2024. 

La Russie est également un acteur majeur de l’industrie nucléaire, représentant environ 44% de la capacité mondiale d’enrichissement de l’uranium. Rosatom, la compagnie nucléaire nationale russe, est aussi active en Namibie, où sa filiale Uranium One développe le projet Wings. Enfin, Washington qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’uranium enrichi russe d’ici 2028, peut aussi tirer profit de ce type de partenariat. 

D’ailleurs, NANO Nuclear Energy présente le protocole d’accord avec la NIDA comme un jalon dans sa stratégie visant à « alimenter l’avenir de l’énergie nucléaire aux États-Unis ». Notons cependant que toutes ces initiatives évoquées ne se sont pour l’instant pas traduites en engagements formels entre ces potentiels partenaires et la Namibie. 

La NIDA et NANO Nuclear Energy entendent poursuivre les négociations en vue de la conclusion d’un accord définitif. On ignore cependant si des discussions similaires existent déjà avec la Russie et la Chine. Quoi qu’il en soit, l’enjeu est de taille pour la Namibie qui n’ambitionne pas uniquement de valoriser son uranium, mais aussi de construire sa première centrale nucléaire. 

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