En Afrique, le recours à la mécanisation agricole est encore limité. Face aux enjeux de sécurité et de souveraineté alimentaire, de plus en plus de pays intègrent ce facteur dans leurs politiques, stimulant ainsi le développement du marché des machines agricoles sur le continent.
Le groupe industriel japonais Kubota, opérant dans la fabrication et la commercialisation de machines agricoles, entend accélérer sa stratégie d’expansion en Afrique. C’est dans le cadre de cette ambition qu’il a signé, le 21 août dernier, un protocole d’accord avec le groupe bancaire commercial et d’investissement Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) pour soutenir la vente et le financement de machines agricoles sur le continent sur une période de 3 ans.
Ce partenariat, scellé en marge de la 9ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), qui s’est déroulée du 20 au 22 août à Yokohama, permettra à l’industriel d’obtenir de nouvelles facilités pour améliorer son offre de machines agricoles.
« SMBC soutiendra les initiatives de Kubota en proposant des services financiers tels que le financement d’entreprise, le financement du commerce et le financement via les agences de crédit à l’exportation [ECA], contribuant ainsi à l’amélioration de la productivité agricole et au développement durable à travers le continent africain », peut-on lire dans un communiqué publié conjointement par les deux entreprises.
Déjà en février dernier, Yuichi Kitao, président de Kubota, dévoilait au cours du Japan-India-Africa Business Forum tenu à Tokyo, l’ambition de son groupe d’expédier 4 000 tracteurs par an vers l’Afrique d’ici 2030, soit un chiffre cinq fois plus élevé que ses niveaux de ventes actuels.
Il convient de noter que Kubota s’est implanté en Afrique depuis 2017 avec la création d’une filiale au Kenya. En 2022, le rachat de l’entreprise indienne Escorts Limited, dont les marques Farmtrac et Powertrac sont largement commercialisées au Nigeria, en Angola, au Burkina Faso, en Égypte et en Tanzanie, est devenu un élément clé de la stratégie du groupe japonais pour répondre à la demande de tracteurs en Afrique.
Un marché en pleine croissance
L’intérêt pour le marché africain n’est pas anodin. Si en Afrique subsaharienne l’agriculture continue de mobiliser majoritairement la force motrice humaine et animale, le recours aux machines agricoles est appelé à se renforcer au cours des prochaines années.
Selon le cabinet indien Mordor Intelligence, le marché africain des tracteurs agricoles est estimé à 1,9 milliard $ en 2025. L’entreprise projette en outre une croissance moyenne de 6,5 % par an pour atteindre 2,6 milliards $ d’ici 2030, tirée par l’essor des grandes exploitations agricoles orientées vers l’exportation, ainsi que par les programmes de soutien gouvernementaux, incluant subventions, crédits agricoles et initiatives de location via des plateformes mobiles.
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