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Agence Ecofin
Hier Dernière mise à jour le Vendredi 14 Novembre 2025 à 05:57

Le gouvernement burkinabè a mis en place le Faso Films Fonds, qui vise à renforcer la chaîne de valeur du cinéma burkinabè et à attirer de nouveaux investisseurs culturels.

Le Burkina Faso a lancé le Faso Films Fonds, qui est un mécanisme national destiné à financer les projets cinématographiques et audiovisuels des acteurs locaux et de la diaspora. Ce dispositif présenté le mercredi 8 octobre 2025, est doté d’une enveloppe initiale de 1 milliard FCFA (plus de 1,75 million $).

Il est porté par l’Agence burkinabè de la cinématographie et de l’audiovisuel (ABCA), créée en décembre 2024 à la suite de la fusion de plusieurs institutions, dont le Fespaco et l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS).

Selon le ministre de la Communication, Gilbert Ouédraogo, le Fonds vise à soutenir les projets de développement, de production, de postproduction et de promotion d’œuvres audiovisuelles. Les projets éligibles incluent les courts et longs métrages, séries TV et web, films d’animation, projets de formation continue, événements de cinéma, labs, résidences de création, ainsi que des projets d’infrastructures techniques. Les candidatures seront examinées par un jury indépendant, chargé de sélectionner les projets jugés pertinents et viables.

Un dispositif pour structurer la chaîne de valeur du cinéma burkinabè

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Le Fonds a pour objectif principal de renforcer la chaîne de valeur du cinéma et de l’audiovisuel au Burkina Faso. Il comporte quatre volets : Faso Films Développement, Faso Films Production, Faso Films Postproduction et Faso Films Promotion. Ces axes couvrent l’ensemble du processus de création, depuis l’écriture jusqu’à la diffusion des œuvres.

Il s’adresse aux entreprises et associations burkinabè légalement constituées, ainsi qu’aux auteurs et réalisateurs nationaux et de la diaspora. Les porteurs de projets peuvent soumettre leurs dossiers via une plateforme numérique dédiée mise en place par l’ABCA.

Pour Alex Moussa Sawadogo, directeur général de l’ABCA et ancien délégué général du Fespaco, le défi principal est de recevoir des projets originaux, capables de raconter le Burkina Faso et l’Afrique à travers des récits ancrés dans les réalités locales. Cette initiative s’inscrit dans une politique plus large visant à professionnaliser le secteur culturel et à créer des emplois. Longtemps considéré comme un pôle cinématographique majeur en Afrique de l’Ouest, le pays cherche à relancer la production nationale et à renforcer la présence des films locaux sur les marchés africains et internationaux.

Défis persistants et perspectives pour l’industrie cinématographique

Malgré l’existence d’un écosystème dynamique, l’industrie du cinéma burkinabè reste confrontée à plusieurs obstacles : financement insuffisant, faible distribution, infrastructures limitées et faible application des lois sur la propriété intellectuelle. Beaucoup d’acteurs opèrent encore dans l’informel, ce qui réduit l’accès aux financements institutionnels et à la protection juridique.

L’État espère que le Faso Films Fonds permettra de combler une partie de ce déficit en soutenant des projets viables, capables d’attirer des partenaires financiers et de renforcer les capacités des professionnels. À terme, ce mécanisme pourrait devenir un levier de financement durable pour l’industrie culturelle, contribuant à faire du cinéma un secteur économique structuré et productif au Burkina Faso.

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