Le gouvernement burkinabè veut contraindre les sociétés qui réalisent plus de 5 milliards FCFA de chiffre d’affaires annuel à construire leur siège au Burkina Faso. Il promet des allègements fiscaux et des délais encadrés pour favoriser la mise en œuvre de cette mesure.
Au Burkina Faso, les grandes entreprises, dont le chiffre d’affaires annuel moyen sur les 3 derniers exercices atteint 5 milliards FCFA (8,8 millions $) devront construire un siège localement suivant des standards bien définis. Un avant-projet de loi a été adopté au cours du Conseil des ministres du jeudi 9 octobre 2025, présidé par le capitaine Ibrahim Traoré.
Cette mesure devra d’abord être transmise à l’Assemblée législative de transition pour examen. Si elle est adoptée, son entrée en vigueur se fera le plus tôt, précise le gouvernement. Les entreprises auront un délai de 6 mois pour présenter leurs projets immobiliers et passeront à la phase de construction.
Portée par Aboubakar Nacanabo (photo), ministre de l’Economie et des Finances, cette mesure vise à renforcer l’ancrage économique local des grandes sociétés opérant au Burkina Faso, tout en contribuant à l’urbanisation du pays. L’État prévoit un accompagnement de ces entreprises sous forme d’avantages fiscaux accordés sur certains matériaux de construction.
Les standards de construction dépendront d’une classification faite en fonction du chiffre d’affaires des entreprises. Le dispositif établit quatre catégories d’entreprises. La première concerne des sociétés ayant un chiffre d’affaires supérieur à 100 milliards FCFA. Suivent celles dont les revenus varient entre 50 et 100 milliards. La catégorie suivante est réservée aux entreprises ayant un chiffre d’affaires compris entre 10 et 50 milliards. Celles ayant un chiffre d’affaires compris entre 5 et 10 milliards sont dans la dernière catégorie.
Les caractéristiques techniques des futurs sièges seront définies en accord avec le ministère de l’Urbanisme. Le gouvernement a aussi donné des instructions pour accélérer la délivrance des autorisations de construire pour faciliter la mise en œuvre de la loi.
Selon le ministre Nacanabo, cette mesure devrait favoriser l’investissement immobilier, la création d’emplois et l’augmentation des recettes fiscales, tout en améliorant la qualité architecturale des infrastructures d’entreprises. « Cette mesure permettra au Burkina Faso d’engranger des résultats positifs en termes d’investissements immobiliers, de création d’emplois et de renforcement des recettes fiscales tout en garantissant le respect des standards de qualité architecturale et de durabilité environnementale », a-t-il indiqué.




















Réagissez à cet article