La situation financière des femmes s’est détériorée lors de la crise sanitaire en raison de leur situation vulnérable sur le marché de travail, relève le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un rapport publié en partenariat avec l’ONU Femmes.
“Globalement et au moment de la crise, les ménages dirigés par les femmes déclarent les salaires comme source principale de revenus.
Ils représentent 18% du nombre total des ménages ayant à leur tête une femme contre 25,5% chez ceux dirigés par les hommes”, selon le rapport d’analyse genre de l’impact de la pandémie COVID-19 sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages.
La différence entre hommes et femmes s’explique par la nature des postes que ces dernières occupent qui sont “moins importants” que ceux des hommes.
Ainsi en situation de crise, elles sont les premières à être sacrifiées, souligne le rapport. Cette différence de situation s’explique, car à secteur d’activité identique et étant donné la nature des postes occupés par les femmes, en situation de crise, elles sont plus facilement licenciées.
On observe cette réalité pour les activités de services : 49% des chefs de ménage femmes (CdM-F) et 36% des chefs de ménage homme (CdM-h) déclarent que le salaire est la seule source de revenu.
Par milieu de résidence, dans l’urbain on relève respectivement 29% contre 20% et dans le rural 20,5% contre 10,5%. Par niveau de vie, on trouve 30% contre 23% pour la classe moyenne et 19% versus 13% chez les pauvres.
Ces disparités entre CdM-F et CdM-H apparaissent également quand on considère les secteurs : dans l’agriculture 17% contre 13% et dans le commerce 12% contre 6%.
Par catégories socio-professionnelles, 25% des cadres supérieurs CdM-F déclarent avoir une dégradation de leur situation financière contre seulement 21,4% des CdM-H (l’écart relatif représente ainsi près de 17%).
Chez les cadres moyens, 50% des CdM-F contre 44,4% des CdM-H déclarent que leur situation financière s’est dégradée. Et de noter que pendant la crise, les hommes sont plus nombreux à déclarer puiser dans leur épargne pour faire face à leurs dépenses (26% et 16% pour les femmes).
Ces proportions sont respectivement de 14% pour les CdM-F et 23% pour les CdM-H, en milieu urbain et de 30,1% et 21,9% en milieu rural. Pour ce qui est de l’endettement, au niveau global la différence n’est pas significative : 13,3% pour les ménages dirigés par des femmes et 13,6% pour ceux dirigés par des hommes.
Réalisé sur la base des résultats de son enquête sur l’impact de la pandémie COVID-19 sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages, ce rapport s’inscrit dans le cadre du programme de partenariat entre le HCP et ONU- Femmes intitulé “Les Femmes Comptent” dont l’objectif est de promouvoir un environnement institutionnel favorable à la production, la dissémination et l’utilisation des statistiques sensibles au genre, renforcer la production de statistiques sensibles au genre et appuyer la diffusion et l’accessibilité des statistiques sensibles au genre auprès de l’ensemble des utilisateurs au Maroc.
A partir d’informations réunies grâce à deux enquêtes réalisées par le HCP auprès des ménages pendant et à la sortie du confinement, ce rapport analyse les conséquences de la crise sanitaire ainsi que des diverses dispositions prises pour en atténuer les effets.
Il met en exergue la dimension genre dans l’acuité du vécu de la crise et les bénéfices tirés des politiques publiques palliatives implémentées.
Source : Agence Marocaine de Presse
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