Face à l’urgence climatique et les politiques de décarbonation du mix énergétique mondial, l’hydrogène vert et bleu ont été identifiés comme susceptible de remplacer efficacement les combustibles fossiles.
Selon le think tank South African Institute of International Affairs (SAIIA), le continent africain a le potentiel pour produire de l’hydrogène de façon durable et rentable, pour jouer un rôle de premier plan dans ce secteur au niveau local, mais aussi à l’échelle globale. Une observation faite dans le rapport intitulé : « Assurer une transition énergétique juste par l’hydrogène : Comment le G20 peut soutenir l’Afrique ».
Selon le document qui place la nécessité d’un environnement politique apaisé au cœur du développement de l’hydrogène, l’abondante exposition au soleil de la région couplée à la baisse du coût des électrolyseurs et des technologies de soutien, devrait permettre au continent d’exploiter son vaste potentiel en énergie renouvelable. Il a été souligné que l’énergie solaire reste une alternative largement inexplorée sur le continent.
Le rapport poursuit qu’avec des investissements soutenus et un véritable engagement politique dans ce segment, l’Afrique peut développer sa production actuelle d’énergies propres et devenir d’ici 2050 un centre clé de distribution extrarégionale d’hydrogène. A cet effet, le rapport du SAIIA a mis en exergue quelques avantages concurrentiels que sont : les infrastructures et l’emplacement géographique du continent qui lui donne un accès maritime facile aux marchés d’Europe, du Moyen-Orient, d’Asie du Sud-Est et d’Asie de l’Est.
« L’Afrique occupe une position stratégique, géographiquement parlant, à côté de toutes les grandes voies de navigation mondiales, ce qui lui donne un accès facile aux marchés de l’hydrogène vert. Le littoral africain, long de 26 000 km compte plus de 100 ports, dont un peu plus de 50 ont la capacité de traiter des marchandises et des conteneurs », a-t-on lu dans le document.
Outre l’irradiation solaire importante du continent, les autres avantages concurrentiels évoqués sont l’existence de pools énergétiques établis. Ces pools régionaux constituent en effet un point d’ancrage pour le développement et l’approfondissement des cadres énergétiques coopératifs dans toute la région et peuvent s’avérer efficaces sur le terrain de la production d’hydrogène.
« L’Afrique dispose aussi d’un cadre sous-jacent, représenté par ses pools énergétiques régionaux, qui peut lui permettre d’élaborer une approche interrégionale coopérative de la production et de l’utilisation de l’hydrogène vert. Cela permettrait de faire en sorte que la production d’hydrogène vert dans la région ne soit pas uniquement axée sur les exportations extrarégionales. Bien que ces exportations constituent une opportunité pour les pays industrialisés qui cherchent à réduire leurs émissions de carbone », expliquent les auteurs.
Par ailleurs, le SAIIA a identifié la zone de libre-échange continentale (ZLECAF) comme un potentiel catalyseur de la production, de l’utilisation et du commerce de l’hydrogène en Afrique et avec le reste du monde.
Aujourd’hui, plusieurs pays explorent le potentiel de production d’hydrogène vert. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de la Mauritanie, du Maroc, du Botswana, du Niger et de la Namibie. La majorité de ces projets visent l’exportation. Selon les analystes, l’ensemble du potentiel de production d’hydrogène en Afrique devrait permettre d’ici 2050 de réduire les inégalités d’accès à l’énergie sur le continent.
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