Au Ghana, l’économie vit au rythme de l’inflation et de la dépréciation du cedi, la monnaie locale. Les banques commerciales ont résisté jusque-là, mais il n’est pas certain que leurs performances restent aussi solides qu’en 2021.
Les banques commerciales actives au Ghana affichent une résilience face à la conjoncture économique actuelle marquée par une hausse record du niveau général des prix et une monnaie locale (cedi) qui est à son plus bas, depuis 10 ans. Dans une présentation faite le lundi 30 mai, à l’occasion de son comité de politique monétaire, la Bank of Ghana, la Banque centrale du pays, a fait savoir que les indicateurs de performance du secteur étaient solides à la fin du mois d’avril dernier.
« Il y a une croissance du total des actifs, des investissements, de la profitabilité, de la liquidité, de la solvabilité et des dépôts. L’actif global du secteur est passé à 194,3 milliards GH¢ à la fin du mois d’avril 2022. Il affiche ainsi une progression de 24,8 % par rapport au 16,4 % de croissance pour la même période, l’année précédente. La qualité des actifs s’est améliorée, avec un ratio de créances douteuses qui a diminué à 14,3 % contre 15,5 % sur la période de comparaison », peut-on lire.
Il faudra pourtant attendre la publication des résultats du deuxième trimestre 2022, pour avoir la pleine mesure des performances affichées par le secteur bancaire ghanéen. Le pays est en effet impacté par des niveaux records d’inflation (+23% à fin avril 2022) et une valeur de cedi qui a atteint son niveau le plus bas, depuis les 10 dernières années, selon des données de marché consultées par l’Agence Ecofin.
A son niveau actuel, la hausse généralisée des prix est plus élevée que les gains générés par les titres d’emprunts publics du gouvernement remboursables dans 10 ans, et qui offrent un taux d’intérêt de 21,8%. Les banques dont les actionnaires sont majoritairement des Ghanéens devraient apprécier cette évolution des choses. Même si la Banque centrale a augmenté son principal taux directeur à 19%, ces institutions financières peuvent encore tirer un solide rendement des bons du Trésor à moins de 6 mois, qui rapportent une moyenne de 16,2% d’intérêt.
Pour les banques dont les performances sont consolidées dans une monnaie autre que le cedi, il risque d’y avoir des pertes comptables pour leurs maisons mères, du fait des conséquences de l’inflation, et la dépréciation du cedi.
Sur le court terme, il faudra particulièrement suivre les filiales des groupes comme Ecobank, Société Générale, Standard Chartered Bank ou encore Cal Bank qui comptent plusieurs firmes d’investissement internationales dans leurs actionnariats, dont le fonds saoudien des investissements, et la Société financière internationale (SFI).
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