Le 28 juin dernier, à Paris (France), Business France mettait à l’honneur les opportunités économiques, potentielles et existantes, dans les pays d’Afrique centrale. Parmi eux le Gabon et ses 2,3 millions d’habitants dont 80% s’expriment en Français. Pourtant, Libreville a récemment fait le choix d’intégrer la Communauté des nations anglophones du Commonwealth, en même temps que le Togo. Faut-il y voir une menace pour la Francophonie ? Reportage.
Jean Lylian NGOYE MIKIELA est Chargé d’affaires pour une entreprise de bâtiment à Libreville. Mais c’est en son nom personnel qu’il exprime son avis sur l’intégration de son pays, le Gabon, au Commonwealth. « Aujourd’hui, le monde est un village planétaire, estime-t-il. On n’a plus besoin d’appartenir à une organisation particulière pour pouvoir faire des affaires avec un certain nombre de pays. »
Eliane Régine Lafleur NSOM n’y voit pas plus une menace pour la Francophonie. Elle qui a fondé la Maison de la Francophonie de Yaoundé, au Cameroun. « Si vous regardez sous le prisme de la politique, vous aurez l’impression qu’elle est menacée, explique-t-elle. Mais la francophonie, c’est une langue qui vous réunit. Donc non, la Francophonie n’est pas menacée, bien au contraire ! »
Le Gabon et le Togo sont les premiers nouveaux membres à rejoindre le Commonwealth depuis le Rwanda en 2009.
Pourtant la décision du Gabon a une véritable raison stratégique ; celle d’ouvrir les perspectives économiques aux pays anglophones. « Moi je crois en la francophonie économique, souligne Jean Lylian NGOYE MIKIELA. Mais la France perd du terrain en termes d’affaires, au Gabon comme dans toute l’Afrique. »
Toutefois Eliane Régine Lafleur NSOM compte sur la force de la Francophonie à réunir les peuples pour favoriser le devenir économique de ce réseau planétaire. « Ce sont aujourd’hui les entreprises françaises qui veulent importer en Afrique, grâce à la langue française. »
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