Le FMI a effectué sa première mission au Gabon dans le cadre de son article IV, depuis le coup d'État militaire du 30 août 2023. L'objectif de cette mission était d'évaluer la situation financière et économique actuelle du Gabon.
La croissance économique du Gabon devrait s’établir en moyenne à 3% en 2024-25. C’est ce qu’a annoncé le Fonds monétaire international (FMI), le 15 février, à l’issue d’une mission de deux semaines à Libreville.
Selon l’institution, cette nouvelle projection sera favorisée par une bonne performance du secteur non pétrolier. Toutefois, elle souligne qu’à moyen terme, « la croissance devrait se stabiliser légèrement en dessous de ces niveaux – ce qui ne suffira pas suffisant pour augmenter de manière significative les revenus par habitant – mais la croissance potentielle dépendra fortement de la mise en œuvre des réformes nécessaires ».
L’économie gabonaise fait face à plusieurs défis importants, notamment « la baisse de la production pétrolière, la stagnation du revenu par habitant, un taux de chômage élevé, une faible gouvernance et une situation budgétaire précaire ».
Face à cette situation, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), régime militaire venu au pouvoir à la suite du coup d’Etat du 30 août 2023, a annoncé un plan de conduite des actions prioritaires du gouvernement de la Transition sur la période 2024-2026. D’une valeur de 7,4 milliards $, ce plan vise à diversifier l’économie gabonaise, développer les infrastructures, promouvoir la bonne gouvernance et assurer un bien-être aux populations.
Cette mission est la première de l’institution de Bretton Woods dans le pays depuis le coup d’Etat. Elle intervient alors que le programme triennal, conclu en 2021, au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) en faveur du Gabon a été suspendu, en raison « des arriérés récurrents de dette extérieure, des dérapages budgétaires et de la lenteur des progrès des réformes structurelles », avec pour conséquence l’arrêt des financements sur plusieurs projets du gouvernement.
Malgré des sanctions de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac), consécutives au coup d’Etat, le Gabon a rassuré ses créanciers en régularisant d’importants arriérés de dette. Ce qui lui a valu le relèvement par Fitch de sa note de défaut de paiement à « B- », envoyant un signal positif aux créanciers internationaux du pays.
Il faut noter également que ce pays d’Afrique centrale prévoit de rembourser jusqu’à 431 milliards FCFA de dettes dues aux banques et marchés internationaux et doit aussi trouver le moyen de rembourser 403 milliards FCFA à ses créanciers bilatéraux et multilatéraux.
Notons que dans le cadre de la Loi de finances 2024, le CTRI entend revenir sur le marché international des capitaux afin de mobiliser une somme équivalente à 470 milliards FCFA.
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