Depuis 2008, la France, par le biais de l’AFD, a investi 2 milliards d’euros en vue de diversifier l’économie nigériane, promouvoir une transition énergétique bas carbone et développer une agriculture durable.
Lors d’une visite d’Etat du président nigérian, Bola Tinubu, à Paris, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé l’octroi de plus de 330 millions d’euros (348 millions $) destinés à soutenir divers projets dans les secteurs clés du Nigeria, via l’Agence française de développement (AFD) pour 2025.
Ce financement se concentre sur des domaines cruciaux tels que la sécurité alimentaire, la mobilité urbaine, l’enseignement supérieur, l’agriculture, la formation professionnelle et la lutte contre le changement climatique.
« Aux investissements du groupe AFD viendront s’ajouter de nouveaux prêts du Trésor français pour moderniser l’élevage, rénover les hôpitaux universitaires et développer une mini-centrale hydraulique dans l’Etat de Katsina », a précisé M. Macron lors de la déclaration conjointe des chefs d’Etat.
Pour le président Tinubu, cette visite est une occasion de repositionner le Nigeria comme une destination privilégiée pour les investisseurs internationaux. « Le Nigeria est ouvert aux affaires », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de son pays comme partenaire « fiable ». Il a également lancé un appel aux investisseurs étrangers pour qu’ils intensifient leur présence dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, les minéraux solides, l’éducation, la santé et la transition énergétique.
Le chef d’Etat nigérian a également souligné l’importance du secteur privé dans le développement économique, appelant à une collaboration renforcée pour assurer la sécurité alimentaire et la modernisation des infrastructures agricoles.
Une stratégie soutenue par l’engagement de la France qui « continuera de s’investir » en faveur du pays, comme l’a confirmé son homologue français.
Les deux pays entretiennent de solides relations commerciales. L’Hexagone est devenu le premier client du Nigeria, avec des importations de 2125 milliards de nairas (1,4 milliard $), soit 11,05% des exportations nigérianes.
Si la tendance se confirme, les achats français au Nigeria pourraient dépasser les 4,7 milliards $ de 2023, selon l’International Trade Center. Ce volume positionne aussi la France comme meilleur partenaire commercial du Nigeria sur la période, avec un excédent de 1,2 milliard $.
Malgré ses vastes ressources pétrolières, le pays ouest-africain fait face à des défis socio-économiques majeurs, notamment une insécurité grandissante, une inflation élevée (à 33,8% en octobre 2024), et une pauvreté touchant près de la moitié de sa population.
La visite de Tinubu s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par la montée en puissance de la Chine et de la Russie en Afrique. Si la France a connu des revers dans ses anciennes colonies comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, elle entend renforcer ses partenariats avec notamment le Nigeria, un pays essentiel à sa stratégie africaine.
Notons que depuis 2008, l’AFD a investi 2 milliards d’euros pour diversifier l’économie nigériane, promouvoir une transition énergétique bas carbone et développer une agriculture durable. Depuis 2018, l’agence a élargi son champ d’intervention à la gouvernance, l’enseignement supérieur, les technologies numériques et les industries culturelles.
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