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#Energie #Infrastructure #Investissements #Politique #Transport #Afrique
Agence Ecofin
1 février 2025 Dernière mise à jour le Samedi 1 Février 2025 à 06:42

L'accès à l'électricité reste l'un des défis les plus pressants en Afrique où seulement 43 % de la population bénéficie d'un accès fiable à l’électricité. Une situation qui freine le développement économique et limite l’adoption des technologies numériques essentielles à la transformation du continent.

Selon le nouveau rapport « Foresight Africa 2025-2030 » de Brookings Institution, l’Afrique aura besoin de 400 milliards de dollars d’ici 2050 pour moderniser et étendre ses infrastructures de transmission et de distribution d’électricité.

Sans cet investissement massif, précise le document, de nombreux pays africains risquent de ne pas atteindre l’accès universel à l’énergie à cette échéance.

Rappelons que l’année dernière, la Banque mondiale estimait que 345 milliards de dollars seraient nécessaires d’ici 2040, pour couvrir les besoins en transport et en distribution d’électricité en Afrique subsaharienne.

Ce besoin contraste fortement avec les investissements énergétiques réalisés au cours des dix dernières années, qui n’ont totalisé que 41 milliards de dollars sur l’ensemble de la chaîne de valeur énergétique. Cela met en lumière l’ampleur des défis liés au financement spécifique des infrastructures de transmission.

Si au cours des dernières années, plusieurs États africains ont fourni davantage d’efforts dans l’augmentation des capacités production d’électricité, les infrastructures de distribution et de transmission n’ont pas suivi le même rythme.

De plus l’Afrique subsaharienne, en particulier, souffre d’un réseau électrique limité et vieillissant, incapable de répondre aux besoins croissants de sa population.

A titre d’illustration, en Afrique de l’Ouest, le développement de l’électrification est freiné par des réseaux de transport et de distribution d’électricité défaillants.

Au Nigeria par exemple, la capacité électrique installée est de 13000 MW, dépassant celles de tous les autres pays de la sous-région combinés. Pourtant, la capacité électrique effective disponible sur le réseau n’est que de 5500 MW.

Pour remédier à cette crise énergétique, d’importants investissements dans l’amélioration et la modernisation des réseaux de distribution sont essentiels.

Des initiatives comme le programme Mission 300, porté par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, visent à fournir un accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne.

Ce projet met l’accent sur l’amélioration des infrastructures de transmission et pourrait couvrir près de la moitié des besoins actuels en électricité du continent. Cependant, ces efforts, bien qu’encourageants, demeurent insuffisants pour répondre à l’ampleur des besoins.

En parallèle, des institutions comme Afreximbank soutiennent divers projets d’infrastructures énergétiques à travers l’Afrique.

Ces initiatives, combinées à des investissements locaux et internationaux, jouent un rôle crucial dans l’électrification du continent, mais elles nécessitent un soutien accru pour véritablement transformer le paysage énergétique.

Il est impératif de mobiliser des financements innovants et d’adopter des politiques inclusives pour garantir un accès optimal à l’électricité aux populations africaines d’ici 2050.

Les gouvernements doivent également accélérer les réformes structurelles, notamment dans la gestion des réseaux électriques, afin de moderniser et d’optimiser la transmission et la distribution de l’énergie.

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