Face à un encadrement insuffisant dans les universités publiques, le gouvernement sénégalais annonce une vaste opération de recrutement destinée à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur et à répondre à la pression démographique croissante.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a révélé, le 21 juillet sur son compte X, son intention d’embaucher 500 enseignants-chercheurs. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une réforme profonde du secteur amorcée avec le lancement récent de l’Agenda national de transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ANTESRI). Lors de cet événement, le président Bassirou Diomaye Faye avait insisté sur l’urgence de repenser l’offre académique et de renforcer les ressources humaines.
Et pour cause, les universités sénégalaises sont confrontées à un déséquilibre grandissant entre le nombre d’étudiants et la capacité d’encadrement. En 2025, le pays compte 286 169 étudiants dans les établissements publics et privés, pour seulement 2495 enseignants-chercheurs, d’après les chiffres communiqués par le ministre Abdourahmane Diouf et relayés par la presse locale. Ce déséquilibre, particulièrement marqué dans les universités publiques, accentue la pression sur le système d’enseignement supérieur. Le recrutement vise à inverser cette tendance en améliorant le ratio enseignant-étudiant, un levier essentiel pour la qualité de la formation, la réussite des étudiants et la compétitivité académique.
Si les modalités précises du recrutement ne sont pas encore connues, le MESRI s’est engagé à définir rapidement les filières prioritaires et les quotas à pourvoir. L’accent devrait être mis sur les profils scientifiques, technologiques et numériques, en cohérence avec les ambitions de souveraineté scientifique, d’innovation et d’adaptation aux besoins économiques et sociaux tels que fixés par l’ANTESRI.
Cette démarche s’aligne sur une dynamique continentale. En 2022, la Côte d’Ivoire a recruté 508 enseignants-chercheurs pour répondre aux besoins dans diverses disciplines, surtout en sciences humaines, techniques et santé, selon le ministère ivoirien de l’Enseignement supérieur. Au Kenya, une stratégie nationale lancée en 2018 vise à améliorer le ratio enseignant-étudiant en renforçant les effectifs dans les domaines des sciences, technologies, ingénieries et mathématiques (STIM). Selon le ministère kényan de l’Éducation, ces efforts ont contribué à améliorer la qualité dans des universités majeures comme Nairobi ou Egerton.
Ces exemples démontrent que le renforcement des ressources académiques peut avoir un impact tangible sur la qualité de l’enseignement et la recherche. Pour le Sénégal, le succès de cette politique reposera notamment sur la mise en œuvre rapide, la répartition équitable des postes et l’alignement avec les priorités définies dans l’Agenda national de transformation de l’enseignement supérieur.
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