En Côte d’Ivoire, le segment de l’exportation du cacao est de moins en moins accessible aux acteurs locaux. Ceux-ci luttent depuis quelques années pour un meilleur accès aux fèves produites dans le pays, premier producteur mondial.
En Côte d’Ivoire, les exportateurs locaux de cacao pourraient bientôt voir leur situation s’améliorer. Le gouvernement envisage en effet de leur attribuer 20 % des contrats d’exportation de fèves gérés actuellement par les entreprises transnationales du chocolat.
Concrètement, en vertu de cette disposition, un volume de 450 000 tonnes de cacao devrait être destiné chaque année aux acteurs locaux afin de leur permettre de ne plus être marginalisés sur le marché intérieur.
D’après Reuters, cette démarche devrait être entérinée ce 28 avril en Conseil des ministres avec la signature par le président Alassane Ouattara d’un décret qui permettra son application immédiate.
Pour les acteurs locaux, la mesure est loin d’être une révolution, car elle marque enfin la mise en œuvre d’une loi datant de 2012 dont le retard dans l’application jusqu’ici aura contribué à renforcer le monopole des compagnies étrangères.
Elle intervient dans un contexte où les griefs des acteurs locaux sont montés d’un cran ces derniers mois surtout avec le ralentissement de la demande lié au coronavirus qui a renforcé leur fragilité face aux acteurs étrangers.
A la fin du mois de janvier dernier, le groupement des négociants ivoiriens (GNI) avait dénoncé le monopole des 6 multinationales du chocolat qui contrôlent l’intégralité des contrats d’exportation et achètent la quasi-totalité de la production nationale de cacao.
Il s’agit du groupe suisse Barry Callebaut, leader mondial du chocolat industriel, de Olam (Singapour), Cargill (USA), Ecom (Suisse) et des groupes français Touton et Sucden.
« Le cartel de ces 6 multinationales est un danger pour notre secteur cacao. Nous devons réduire leur influence et faire en sorte que tous les acteurs aient une marge de manœuvre sur le marché » a confié à Reuters, une source du Conseil du Café-Cacao (CCC) sous couvert d’anonymat.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire fournit 40 % du cacao mondial. La filière représente 10 % de son PIB et 40 % de ses recettes d‘exportation.
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