Au Kenya, le marché du sucre est l’un des principaux d’Afrique de l’Est. Avec la hausse continue de la demande et la faiblesse de la production, les importations de la denrée ont grimpé en flèche ces dernières années.
Au Kenya, le gouvernement envisage d’introduire plusieurs amendements dans la loi sur le sucre datant de 2019 afin de durcir les importations de la denrée. Dans les détails, l’Etat compte obliger les négociants et les entreprises à fournir avant tout achat de sucre sur le marché régional et international, un échantillon de la matière première ainsi qu’un certificat pré-importation du pays d’origine.
L’exécutif prévoit notamment d’appliquer une amende de 10 millions de shillings (91 000 $) et un emprisonnement de 5 ans à tout individu contrevenant à ces dispositions. Avec ce projet de modification qui reste encore à être approuvé par le Parlement, le pays entend réduire le flux des importations de sucre qui inondent le marché intérieur.
En effet, si le Kenya est structurellement un importateur net de sucre, des acteurs peu scrupuleux profitent des franchises de droits de douane pour acheter de la denrée à bas prix depuis le Marché commun d’Afrique australe et orientale (COMESA) malgré une offre intérieure confortable.
Ainsi, entre janvier et juin derniers, les importations de la denrée sont passées à 237 500 tonnes contre environ 200 000 tonnes un an plus tôt à la même période dans un contexte où la production locale était pourtant en hausse de 22 % en glissement semestriel.
Il faut noter que le renforcement annoncé des mesures d’importation de sucre intervient quelques mois après le plafonnement par l’exécutif du volume de sucre acheté en franchises de droits sur le COMESA à environ 210 000 tonnes contre 300 000 tonnes auparavant. Le Kenya consomme annuellement 800 000 tonnes de sucre par an.
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