Mis à rude épreuve par les poussées séparatistes dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest de son territoire et la lutte contre Boko Haram, le budget « Défense et Sécurité » du Cameroun s’est envolé ces dernières années, atteignant un pic de 397 milliards $ en 2020.
Le Cameroun prévoit de dépenser 348,9 milliards FCFA (603 millions $) pour les questions de défense et de sécurité en 2022. Cette enveloppe représente 10,80% du budget total, selon la Loi de finances de cette année. C’est la troisième poche de dépenses dans la répartition sectorielle du budget après l’ensemble des secteurs sociaux (1 133 milliards FCFA) et les infrastructures productives (1 057 milliards FCFA).
L’enveloppe consacrée au secteur « Défense et sécurité » en 2022 est en hausse de plus de 30 milliards FCFA par rapport à l’année dernière où cette enveloppe se chiffrait à 333 milliards FCFA, note Stopblablacam. Après avoir baissé en 2021, cette enveloppe repart donc à la hausse. Mais elle n’a pas encore atteint les volumes enregistrés en 2018 (370,6 milliards), en 2019 (385 milliards) ou encore en 2020 (397,1 milliards). Cette hausse s’explique par le fait que l’armée camerounaise est engagée sur plusieurs fronts au même moment.
Dans ses vœux à la nation du 31 décembre dernier, le président Paul Biya a réaffirmé la fermeté contre « les auteurs et commanditaires » des tueries dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie aux discours irrédentistes. Le gouvernement va donc continuer de maintenir une présence militaire dans ces deux régions. Une guerre onéreuse contre les séparatistes. En août 2018, le Fonds monétaire international (FMI) évaluait les dépenses mensuelles liées aux opérations dans les régions anglophones à plus de 6 milliards FCFA par mois.
En plus, l’armée combat aussi la secte djihadiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Les militaires camerounais sont par ailleurs mobilisés pour la sécurisation de la presqu’île de Bakassi dans la région du Sud-Ouest et pour la sécurisation de la frontière à l’est, où grouillent les rebelles centrafricains.
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