Dans la filière cacao, la question de l’amélioration des conditions de vie des producteurs et du travail des enfants est au cœur des débats depuis plusieurs décennies. Les grandes entreprises du secteur sont de plus en plus appelées à accroître leurs efforts.
Le suisse Nestlé, numéro un mondial de l’agroalimentaire a dévoilé le 27 janvier dernier un plan d’un coût de 1,3 milliard de francs suisses (1,4 milliard $) à l’horizon 2030 pour combattre le travail des enfants dans le cacao et améliorer les revenus des producteurs de la fève.
Ce nouveau programme s’appuie sur un projet pilote mis en œuvre en 2020 en Côte d’Ivoire auprès de 1 000 agriculteurs. L’entreprise compte l’étendre à 10 000 familles dans le pays en 2022 et déployer l’initiative au Ghana en 2024 avant de la mettre en place dans toute sa chaîne d’approvisionnement mondiale d’ici 2030.
Dans le cadre de cette initiative, l’entreprise compte verser une prime en espèces allant jusqu’à 500 francs suisses (540 $) aux familles de producteurs de cacao au cours des deux premières années. L’enveloppe sera ensuite de 250 francs suisses (270 $) au fur et à mesure que le projet commencera à fournir des résultats.
Ce montant indépendant du volume de cacao vendu par les exploitants sera payé directement via un système sécurisé de transfert électronique par téléphone mobile. Grâce à cette prime, le géant de Vevey entend encourager la scolarisation de tous les enfants des familles de producteurs, âgés de 6 à 16 ans, promouvoir les bonnes pratiques agricoles, les activités d’agroforesterie ainsi que la diversification des revenus des producteurs.
« Notre objectif est d’avoir un impact supplémentaire tangible et positif sur un nombre croissant de familles de producteurs de cacao, en particulier dans les régions où la pauvreté est largement répandue et les ressources rares, et d’aider à combler à long terme l’écart auquel elles sont confrontées par rapport au revenu vital », a déclaré Mark Schneider, CEO de Nestlé.
L’initiative de la compagnie intervient dans un contexte où l’industrie du chocolat est sous les feux des critiques depuis quelques années en raison de son incapacité à aboutir à une amélioration notable des conditions de vie des exploitants et lutter contre la dégradation de l’environnement.
Elle est la dernière stratégie d’ampleur annoncée par un poids lourd du marché global du cacao. En 2018, le groupe Mars Wrigley Confectionery dévoilait un programme de 1 milliard $ sur 10 ans destiné à lutter contre la déforestation, le travail des enfants et la pauvreté dans les communautés de producteurs.
Pour rappel, Nestlé a réalisé un chiffre d’affaires de 68 milliards $ sur les 9 premiers mois de 2021. La compagnie emploie plus de 270 000 personnes dans le monde.
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