En s’adressant à la jeunesse camerounaise dans son traditionnel discours du 10 février, veille de la célébration de la fête dédiée aux jeunes dans le pays, le président de la République, Paul Biya, a annoncé la création prochaine d’un Fonds de garantie. Cette structure aura pour but d’accompagner les projets des jeunes et des PME, ce qui contribuera à lutter contre le chômage.
« Je sais que sur le plan du chômage, le principal handicap a toujours été l’accès des Petites et Moyennes Entreprises aux financements les plus courants. C’est pourquoi le gouvernement envisage, à court terme, de mobiliser des financements spécifiques nationaux, bilatéraux et multilatéraux, pour accompagner la mise en place d’un Fonds de garantie en faveur des jeunes entrepreneurs. Ce Fonds devra permettre aux porteurs de projets et aux jeunes entreprises de disposer de la garantie nécessaire pour lever les capitaux disponibles sur les marchés financiers, ou obtenir des financements auprès des banques classiques », a expliqué le chef de l’État.
Cette structure devrait améliorer la configuration du secteur financier camerounais. Car il manque de structures garantissant le risque des banques (notamment face aux PME généralement peu structurées et fragiles), depuis la faillite et la liquidation du Fonds de garantie pour la petite entreprise (Fogape) dans les années 90. Le Fonds de garantie en gestation devrait surtout booster le financement des entreprises, notamment des PME.
Cette catégorie d’entreprises, qui représentent pourtant 90 % du tissu économique local, génèrent près de 35 % du PIB du Cameroun et pourvoient jusqu’à 70 % des emplois, demeure les parents pauvres du marché local des capitaux. À titre d’exemple, dans la zone Cemac, dont le Cameroun est la locomotive économique, les PME n’ont capté qu’un peu plus de 15 % des crédits bancaires au premier semestre 2019, contre 64,2 % pour les grandes entreprises, selon les données de la banque centrale.
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