Elément essentiel au maillage territorial, les routes au Cameroun doivent faire face à des situations budgétaires contraintes. 800 milliards FCFA seraient nécessaires pour l’entretien des routes nationales et régionales d’un linéaire de 23 424 km en 2022, selon le ministère des Travaux publics.
Selon les données du ministère des Travaux publics (Mintp), le Cameroun dispose d’une enveloppe totale de 41,479 milliards FCFA en 2022, pour assurer son programme d’entretien routier. Il couvrira un linéaire total de 5 496,36 km de routes nationales et régionales. Cette enveloppe intègre « le report des ressources non engagées en 2021, et dont le montant global est de 1,659 milliard FCFA », souligne le Mintp.
Mieux, ce département ministériel fait remarquer que ces ressources sont infimes, en comparaison avec les besoins exprimés, que le ministère estime à 800 milliards FCFA. Calculette en main, pour le compte de l’exercice budgétaire 2022, le Cameroun ne dispose que de 5,1 % des financements nécessaires à l’entretien des routes, apprend-on d’Investir au Cameroun. Résultats des courses, seulement 13,81 % du linéaire global (23 424,85 km) des routes nationales et régionales du Cameroun sera entretenu au cours de l’année courante, avec pour corollaire la poursuite des dégradations sur les autres tronçons.
Ces données posent le sempiternel problème du financement de l’entretien routier au Cameroun, qui avait une fois de plus été soulevé par le ministre des Travaux publics, au cours de la défense de l’enveloppe budgétaire 2022 de son département ministériel. C’était le 1er décembre 2021 devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
« Le linéaire du réseau routier est passé de 55 000 km en 2010 à 121 873,93 km en 2021, soit un accroissement de 121 %, sans accroissement correspondant des ressources d’entretien et de maintenance », avait indiqué le ministre Nganou Djoumessi.
Fort de cette réalité, avait révélé ce membre du gouvernement camerounais, 48,86 % du réseau routier du pays est « en bon ou moyen état de circulation et 51,14 % en mauvais état ». Afin d’inverser cette tendance, avait-il annoncé, le gouvernement entend non seulement concéder l’entretien routier, mais aussi implémenter sa nouvelle stratégie de durabilité des routes en terre, qui constituent plus de 93 % du réseau routier national.
En effet, constatant que « les solutions d’entretien envisagées et mises en œuvre jusqu’alors ont montré leurs limites et appellent à une nouvelle stratégie efficace d’entretien durable des routes en terre », le ministère des Travaux publics a élaboré une stratégie d’entretien durable des routes en terre, qui était au cœur d’un séminaire de vulgarisation, organisé du 1er au 3 juin 2021 dans la capitale camerounaise.
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