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Denys Bédarride
18 février 2022 Dernière mise à jour le Vendredi 18 Février 2022 à 09:19

Pour l’ouverture du sommet Union européenne-Union africaine, le président du Sénégal et président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall a fait huit propositions.

Le sixième sommet Union Européenne-Union africaine vient de s’ouvrir à Bruxelles. Sur place, le président sénégalais Macky Sall a, au nom de l’Afrique, fait des propositions sur huit thématiques pour relancer l’alliance euro-africaine lors de l’ouverture du sommet, insistant largement sur la question de transition climatique et énergétique. Au sortir de ce sommet ponctué de tables rondes, une déclaration commune est attendue pour que cette relation prenne un nouvel élan.

Ces huit points sont les suivants : 

1) “Travailler ensemble au renforcement de notre collaboration en matière de paix, de sécurité et de lutte contre le terrorisme à travers la facilité européenne pour la paix : sur la base de l’expérience acquise en Afrique de l’Est, australe et centrale, la « facilité européenne pour la paix » pourrait également soutenir les efforts des pays sahéliens et membres du processus. Mais surtout ensemble travaillons pour mobiliser le conseil de sécurité des nations Unies dont la vocation est d’assurer la paix et la sécurité dans le monde de s’investir sur la lutte contre le terrorisme en Afrique.”

2) “l’Appui de l’Europe pour accélérer le processus de réallocation de droits de tirages spéciaux (DTS) : Nous saluons l’émission historique des DTS, 650 milliards de dollars dont l’Afrique a reçu son quota de 33 milliards pour atténuer en partie le choc de la crise sanitaire. 

C’était le premier objectif du sommet de Paris de mai 2021 sur le financement des économies africaines. En raison de l’impact profond de la crise sanitaire sur nos économies structurellement faibles, nous appelons à la réallocation de 100 milliards de dollars de DTS des pays riches qui y consentent, donc de l’Europe entre autres en faveur des pays africains selon bien sûr des modalités à convenir. 

C’est ce qui nous rapprochera de l’objectif des 252 milliards de dollars dont l’Afrique a besoin d’ici 2025 selon le Fonds monétaire international pour contenir le choc contre la covid et amorcer sa relance économique.

3) Plaider pour l’assouplissement des règles de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) afin de mieux faciliter l’accès de nos pays au crédit export, à des conditions de maturité plus longue et de taux d’intérêt plus soutenables, à la réduction également des coûts d’assurance. 

Ceci pour renforcer l’investissement et les échanges commerciaux entre nos deux continents. Nous sommes disposés à travailler avec nos partenaires européens à la mise en œuvre de l’initiative “Global Gateway” dans le cadre du programme de développement des infrastructures en Afrique, le PIDA en cours d’exécution.

4) Œuvrer ensemble avec l’Europe pour la révision des critères d’évaluation pour les risques d’investissement en Afrique : pour l’Afrique, la perception du risque reste toujours plus élevée que le risque réel. Ce qui renchérit les primes d’assurance, pénalise l’investissement et réduit la compétitivité de nos économies. 

Des études récentes montrent qu’au moins 20% des critères de notation de nos pays relèvent plutôt de facteurs subjectifs, certains d’ordre culturels ou linguistiques, donc sans relation avec les indicateurs de risque ou de stabilité de l’économie.

5) Appeler l’Europe à simplifier les formalités et procédures liées aux conditions de financement des projets surtout en ce qui concerne le global Gateway dans le respect des règles de bonne gouvernance et de transparence : trop souvent, ces formalités et procédures retardent la formulation et l’exécution des projets. Ce qui fragilise l’action publique et suscite des attentes parfois déçues.

6) Agir de concert pour un meilleur accès aux vaccins et le renforcement des capacités pharmaceutiques africaines : à l’épreuve de la pandémie Covid-19, l’Europe s’est montrée solidaire de l’Afrique par des dons consistants de vaccins dans le cadre de l’initiative Covax et, à titre bilatéral, j’exprime notre gratitude et nos remerciements à nos partenaires européens. 

Mais l’Afrique est également engagée dans la production de vaccins anti-Covid notamment avec un certain nombre de pays comme l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc. D’autres comme le Sénégal, le Rwanda, le Ghana entre autres s’y préparent activement. Nous invitons l’Europe à soutenir ce nouvel élan pour le renforcement de nos capacités pharmaceutiques et biotechnologiques au-delà de la réponse anti-Covid.

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7) Conjuguer nos efforts pour la protection du climat et la justice climatique : l’Afrique soutient l’Accord de Paris sur le climat. Nombre de nos pays développent à ce titre des initiatives de protection et de restauration de la biodiversité dans le cadre du projet continentale de la Grande muraille verte. 

Pour un continent en retard sur le processus de développement et dont plus de 600 millions d’habitants vivent encore dans l’obscurité, la priorité pour nous, Africains, est clairement l’accès universel à l’électricité et l’industrialisation du continent. 

Sur ce point nous attendons beaucoup de ce sommet. Sur les grandes attentes de l’Afrique, nous vous attendons sur la question énergétique, sur la transition énergétique.

8) Appeler au rapatriement de son patrimoine : la restitution des œuvres africaines reste une priorité élevée pour nous parce qu’elles font partie de notre identité civilisationnelle. Si nous voulons bâtir une éthique rationnelle Europe-Afrique fondée sur le respect et la reconnaissance de la vérité historique, il nous faut conforter le travail déjà entamé et remboursé dans le sens des recommandations du Rapport Savoir Sar.

“Avec ces propositions, l’Afrique veut adresser à l’Europe un message conciliant et confiant dans le destin solidaire de l’humanité…”, a assuré Macky Sall.

En réponse, Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne est revenue sur le plan “Global Gateway” qui devrait investir essentiellement sur les infrastructures et les personnes ainsi que dans des domaines comme l’éducation, la formation professionnelle et la santé. 

Elle a également souhaité que les investissements (européens) dépassent l’urgence immédiate du Covid-19 au-delà de la pandémie. Sur la question de la transition énergétique, le choix a été laissé aux pays africains afin de savoir comment ils pourront être accompagnés.

Source : Elisabeth Zézé Guilavogui https://medium.com/@sommetueuafr?p=629eb367fb90

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