D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Afrique est le continent où les femmes font face au « plus haut niveau de discrimination dans les lois, les normes sociales et les pratiques ». Plusieurs initiatives sont mises en place en vue de pallier ce problème.
Les Nations unies vont lancer un programme de 25 millions de dollars pour l’autonomisation des femmes rurales. L’annonce a été faite par le Fonds international de développement agricole (FIDA) via un communiqué de presse publié sur son site Internet, le 16 mars.
Ce programme est dénommé « Accélérer les progrès vers l’autonomisation économique des femmes rurales (JP RWEE) ». Il s’étendra sur cinq années. Son objectif est de « garantir les moyens de subsistance, les droits et la résilience des femmes rurales pour faire progresser le développement durable ». Il est piloté conjointement par l’ONU Femmes, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le FIDA et le Programme alimentaire mondial (PAM).
JP RWEE est financé par la Norvège et la Suède. Cinq pays, dont trois d’Afrique en sont bénéficiaires. Il s’agit du Niger, de la Tanzanie et de la Tunisie. A terme, les résultats attendus sont une augmentation de la productivité agricole, de l’autonomie économique et des rôles de leadership.
Dans la pratique, le programme, en partenariat avec les gouvernements des pays sélectionnés, vise à adapter les politiques concernant les femmes rurales, à contrôler leur mise en œuvre effective auprès des autorités locales, et « s’attaquer aux dynamiques de pouvoir inégales et aux normes sociales discriminatoires, afin d’obtenir un changement profond et durable ».
En Afrique, tous les pays ont ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), et plus de 40 ont ratifié le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo). Malgré tout, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les soins non rémunérés et le travail domestique sont quatre fois plus attribués aux femmes qu’aux hommes sur le continent.
Du fait des normes éducatives discriminatoires et des préjugés liés aux capacités des garçons et des filles, plusieurs secteurs tels que la construction, les mines et les carrières ou le transport, le stockage et la communication sont animés à plus de 80% par des hommes. Sur le plan économique, les capacités des femmes sont restreintes par les pratiques discriminatoires traditionnelles, les normes sociales discriminatoires et les préjugés.
Pour endiguer le phénomène, au niveau continental, l’Union africaine mène une stratégie pour « l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ». Cette stratégie s’étend sur dix ans, de 2018 à 2028. Elle vise à identifier « les actions à entreprendre aux niveaux continental, régional et national pour s’assurer que le genre est reflété dans et à travers l’Agenda 2063 ».
L’initiative des Nations unies vient donc renforcer la lutte pour l’autonomisation des femmes sur un continent où, en 2020, le taux d’activité des femmes était inférieur de 20 points à celui des hommes.
Pour rappel, JP RWEE est à sa deuxième phase. Quatre pays africains avaient participé à la précédente. Ce sont l’Ethiopie, le Liberia, le Niger et le Rwanda.
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