Au Kenya, l’horticulture est un des piliers majeurs de l’agriculture. Dans cette branche, la dépendance vis-à-vis des marchés traditionnels est une préoccupation majeure pour les acteurs qui depuis quelques années se sont donc lancés dans un processus de diversification.
Au Kenya, le secteur horticole accélère sa stratégie de diversification des débouchés selon Clément Tulezi, numéro un du Conseil floricole (KFC), un groupe de travail national qui étudie actuellement 9 nouvelles destinations potentielles pour l’industrie. Il s’agit de la Chine, de l’Australie, des USA, de la Russie, du Canada, des Emirats arabes unis, du Japon, de la Malaisie et de la Turquie.
Pour le secteur, cette démarche vise à réduire la dépendance à l’égard de l’Union européenne (UE) qui a absorbé l’année dernière, 45 % des envois totaux de fruits, légumes et fleurs coupées. Elle devrait également permettre à l’industrie de limiter l’impact de l’application stricte par l’UE de normes sanitaires et phytosanitaires sur sa performance en réorientant une partie de ses volumes vers ces nouveaux marchés jugés comme ayant des normes d’importation moins strictes.
« Nous ne disons pas que nous quittons l’Europe. Elle reste notre principal marché. Nous voulons le conserver et faire des incursions sur d’autres marchés », a précisé Clément Tulezi.
D’après le responsable, ledit comité travaillera également sur les possibilités d’accroître le recours au fret maritime dans un contexte où les acteurs doivent faire face aux tarifs élevés pratiqués par les opérateurs de fret aérien.
Si globalement, l’accent mis sur la diversification est salutaire pour le secteur qui a essuyé durant ces dernières années, plusieurs rejets de ses cargaisons aux points d’entrée de l’UE, il faut noter qu’elle fait naître d’importants défis.
Le premier est de parvenir à obtenir des prix sur les marchés alternatifs qui soient tout au moins à la mesure de ceux perçus sur le marché communautaire ou les dépassent, ce qui relève du véritable pari.
En effet, le marché européen des fruits et légumes frais est estimé à 60 milliards d’euros, soit 44 % du commerce mondial selon les données du Centre hollandais de promotion des importations (CBI).
Le second sera de déployer des efforts conséquents pour maîtriser la logistique afin de favoriser cette diversification des marchés.
Pour l’heure, le secteur est confronté à plusieurs casse-têtes comme le retard dans l’acheminement depuis le port de Mombasa qui force plusieurs filières comme la mangue à se tourner vers le fret aérien dont les tarifs élevés plombent la compétitivité des envois.
Pour rappel, l’horticulture a généré en 2021, 158 milliards de shillings (1,4 milliard $), selon le Bureau kényan des statistiques (KNBS), un record absolu.
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